Décès d'une patiente aux urgences : l'AP-HP reconnaît des "dysfonctionnements"

14/01/2019 Par Fanny Napolier

Une "série de dysfonctionnements" ont conduit au décès d'une patiente en décembre dernier à l'hôpital Lariboisière, indique l'enquête interne menée par l'AP-HP.

Le 17 décembre dernier, une patiente de 55 ans est retrouvée morte 12 heures après son admission aux urgences de l'hôpital Lariboisière. Son "identification" erronée et un "délai de prise en charge très important" font partie des défaillances soulevées dans le rapport commandé par l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France, qui vient d'être communiqué.

Si "le tri et l'orientation" de la patiente, reçue par une infirmière 10 minutes après son arrivée à 18h40, ont "été conformes aux procédures du service et aux recommandations nationales", aucune réévaluation de son état n'a été effectuée entre 21h00 et minuit. C'est à cette heure qu'elle a été appelée pour la première fois, plus de cinq heures après son inscription. Il s'agissait alors de l'installer dans un box d'examen. "Deux appels (...) n'ont pas abouti à l'identification de la patiente dans une salle d'attente surchargée", notent les auteurs du rapport. La patiente n'a pas répondu, peut-être en raison de son nom erroné. Elle a été considérée comme sortie "sans vérification des bracelets des malades en attente". "Ces écarts aux bonnes pratiques ont eu lieu dans un contexte où l'activité", avec 249 passages, "était supérieure à la moyenne", de 230 passages par jour environ à Lariboisière, note l'AP-HP dans un communiqué. Les effectifs paramédicaux étaient au complet ce soir-là mais l'absence d'un médecin en journée a entraîné "une surcharge sur l'activité de garde". Plus généralement, "le ratio des effectifs médicaux (...) au regard de l'activité, est inférieur à celui des autres urgences de l'AP-HP", alors même que les urgences de Lariboisière sont les plus fréquentées de la région parisienne, avec plus de 85 000 passages par an.

Le rapport ne précise pas les causes du décès, encore inconnues et relevant d'une enquête judiciaire. Les auteurs formulent une dizaine de recommandations pour Lariboisière et au-delà, appelant plus largement à une "réflexion nationale sur la définition de normes relatives aux moyens nécessaires" dans les services d'urgences. L'AP-HP a fait savoir sa décision de mettre en œuvre les recommandations du rapport.

[Avec AFP]

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