Les discussions vont bon train ces derniers jours entre les paramédicaux du collectif Inter-Urgences et certains syndicats de médecins hospitaliers. Après l'annonce des mesures de "refondation" des urgences en début de semaine, l'Amuf (médecins urgentistes) et l'APH (hospitaliers) ont annoncé qu'ils se joignaient au mouvement de grève. Après six mois de grève, la mobilisation des urgences connaît un tournant. Longtemps attaché à garder la haute main sur le mouvement, le collectif paramédical Inter-Urgences a changé de stratégie après l'annonce des mesures du plan Carli-Mesnier pour les urgences et annoncé la mise en œuvre d'une plateforme de revendications communes avec les médecins. L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) et Action praticiens hôpital (APH) ont confirmé qu'ils entraient dans la danse. "On a décidé de rejoindre le mouvement", a ainsi déclaré jeudi devant la presse le président de l'Amuf, Patrick Pelloux, accompagné d'Hugo Huon, président d'Inter-Urgences. "Nous demandons aux médecins urgentistes de se déclarer grévistes dans les services déjà en grève", a déclaré l'urgentiste, lançant "un appel aux autres syndicats [de médecins hospitaliers] pour qu'ils prennent leurs responsabilités". De la grève des urgences à celle de l'hôpital ? L'APH a également annoncé jeudi son intention de participer à la mobilisation. "Le 26 septembre on appellera chaque médecin [au-delà des seuls urgentistes, NDLR] à rejoindre les actions localement prévues" par le collectif Inter-Urgences, a déclaré son co-président, Renaud Péquignot, chef de service en gériatrie dans le Val-de-Marne et proche des milieux syndicaux anesthésistes. "On se joindra à une journée de grève nationale dont la date doit être décidée avec le collectif pour la mi-octobre", a-t-il ajouté. "L'entrée des médecins en grève nous ouvre de nouvelles possibilités pour marquer la contestation", s'est quant à lui félicité Hugo Huon, qui souhaite une extension du mouvement à l'ensemble des services hospitaliers. À ce jour, le collectif Inter-Urgences relève 252 services en grève (195 d'après le ministre). Le plan de "refondation" des urgences dévoilé lundi par Agnès Buzyn a échoué à convaincre les grévistes, qui réclament toujours une revalorisation salariale de 300 euros net pour tous les paramédicaux et un arrêt des fermetures de lits. Beaucoup d'analystes – et pas seulement chez les grévistes – soupçonnent par ailleurs les 750 millions d'euros annoncés sur trois ans d'être budgétés à Ondam constant, ce qui nécessitera d'économiser sur d'autres postes budgétaires. [Avec AFP]
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