Opération chirurgicale

Amputée après une erreur médicale : l'hôpital condamné à verser 1 million d'euros à une patiente

Alors qu'elle se rendait à l'hôpital de Seclin (Nord) pour se faire poser une prothèse du genou droit, une trentenaire a été amputée de sa jambe à la suite d'une erreur du chirurgien. La justice a condamné l'établissement à l'indemniser, huit ans après l'opération.

05/08/2024 Par Louise Claereboudt
Hôpital
Opération chirurgicale

20 octobre 2016. Une jeune femme de 30 ans se rend au centre hospitalier de Seclin pour bénéficier d'une prothèse totale du genou droit. Mais une erreur du chirurgien va provoquer l'amputation de sa jambe. Durant l'opération, le médecin n'isole pas bien les nerfs de sa patiente et touche le nerf sciatique, rapporte La Voix du Nord. La patiente souffre en outre de complications liées à la cicatrisation de sa plaie opératoire. La plaie se nécrose malgré plusieurs opérations chirurgicales et traitements et, le 27 juillet 2017, la patiente est contrainte de subir une "amputation trans fémorale du membre inférieur droit".

Huit ans après l'opération, la victime, aujourd'hui âgée de 38 ans, attendait réparation. Assistante maternelle, cette dernière n'a pu reprendre son travail après l'amputation de sa jambe. Et "pendant un temps, son mari a dû quitter son travail pour s'occuper d'elle", a ajouté son avocate, Julie Paternoster. Son logement n'étant pas adaptée, la patiente dort depuis dans un lit médicalisé au rez-de-chaussée de son habitation. Elle ne peut par ailleurs se déplacer correctement, ne supportant pas plus de quelques heures sa prothèse. Elle est la plupart du temps en fauteuil roulant.

Le tribunal administratif de Lille a finalement condamné le centre hospitalier à verser 1 068 201, 61 euros à la patiente, mère de trois enfants. Elle avait déjà reçu une provision d'un peu plus de 115 000 euros. Des expertises ont montré qu'elle avait "subi des souffrances évaluées à 5,5 sur une échelle de 0 à 7 en raison des interventions chirurgicales, des traitements médicaux et des douleurs associées, du vécu psychologique et des différents essais d'appareillage".

[avec La Voix du Nord]

Faut-il inciter les spécialistes à être médecin traitant de leurs patients chroniques ?

Michel Rivoal

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