Bébé décapité à la naissance : la mère raconte

01/10/2018 Par Fanny Napolier
Faits divers / Justice
"Poussez, poussez, nous devons sortir ce bébé". Les mots du médecin résonnent encore dans la tête de Laura. En mars 2014, dans un hôpital écossais, elle a donné naissance prématurément à un bébé qui a été décapité lors de l'accouchement. Elle témoigne.

C'était le 16 mars 2014. Laura, une jeune Ecossaise, s'apprête à donner naissance à un petit garçon prématuré, à 25 semaines. L'intervention se passe mal. L'obstétricienne refuse une césarienne, malgré le col qui ne s'ouvre pas. Tandis que le médecin s’acharne à tirer sur les jambes et à tourner le torse du bébé comme pour le "dévisser", la tête se détache et reste coin­cée dans le col de l’utérus. La jeune mère est alors rapidement endormie pour pratiquer une césarienne et récupérer la tête manquante. L'obstétricienne n'a pas été reconnue coupable de la mort du bébé, décédé in-utero. La justice a refusé de juger l'obstétricienne pour meurtre ou accident ayant entraîné la mort. Aujourd'hui, Laura témoigne de son drame pour obtenir un changement de la loi sur l'existence juridique des bébés à naître. "Le médecin disait "poussez", et je pensais en moi-même que je n'en étais pas au travail. Je ne sentais pas le besoin de pousser", confie Laura dans une interview à la BBC. "'Poussez, poussez, nous devons sortir ce bébé'. Ont suivi plusieurs tentatives pour tirer mon fils, pour essayer de le sortir ce qui a causé ma détresse, ce qui a causé ma douleur", poursuit la jeune femme. "J'ai senti un pop", ajoute Laura. "Et je n'ai rien senti entre mes jambes. Donc j'ai pensé 'je l'ai fait. Mon fils est ici.'Je ne l'ai pas entendu crier, mais je ne me suis pas inquiétée parce que je savais qu'il était si petit. Alors la pièce est entrée dans un chaos absolu. Le mot suivant que j'ai entendu était "Ok, poussez encore". Et je me demandais pourquoi je devais encore pousser. Je l'ai fait." C'est alors qu'une anesthésie a été pratiquée. A son réveil, l'obstétricienne lui dit que son bébé était mort et lui a demandé de lui pardonner. "A ce moment-là, je ne savais pas exactement ce qu'il s'était passé. J'ai pris sa main et j'ai pardonné". C'est un autre médecin qui a ensuite raconté à Laura les détails du drame. "Elle s'est assise au pied de mon lit et m'a dit que mon fils avait été décapité à l'accouchement. Je lui ai dit 'Je sais, je l'ai senti'." [Avec Bbc.com]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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