Des milliers d'euros volés à des étudiants grâce à une fausse prépa médecine : quatre personnes bientôt jugées
Quatre personnes, dont son fondateur, seront jugées à Paris pour escroquerie ou complicité dans l'affaire de la prépa fantôme aux études de médecine "Hippocrate". Ils sont soupçonnés d'avoir arnaqué plusieurs milliers d'euros à des dizaines d'étudiants en 2021.
Le fondateur et trois employés de la prépa fantôme aux études de médecine "Hippocrate" seront jugés à Paris pour escroquerie ou complicité. Ils sont soupçonnés d'avoir arnaqué en 2021 des dizaines de candidats, selon un document judiciaire consulté mardi 26 novembre par l'AFP.
Des dizaines d'étudiants avaient versé plusieurs milliers d'euros chacun, dont ils n'ont jamais été remboursés, à cette société promettant un cursus "innovant" qui n'a jamais eu lieu, selon l'ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, rendue mardi par le juge d'instruction.
Samy N., 25 ans, le fondateur et gérant, le "directeur pédagogique national", la "directrice des ressources humaines", et le "chargé de développement commercial" seront jugés pour escroquerie ou complicité.
Au cours des investigations, confiées à la brigade de répression de la délinquance astucieuse, Samy N. s'est défendu en disant être un mauvais gestionnaire. Il a toutefois rejeté toute intention frauduleuse. "Il a clairement reconnu sa mauvaise gestion, mais pour un étudiant en troisième année passionné de médecine, je ne pense pas qu'il ait eu le dessein de commettre une escroquerie médiatique qui, immanquablement, allait ruiner sa carrière", a commenté son avocat Me Jean-Laurent Panier, auprès de l'AFP. Sollicités par nos confrères, les autres avocats n'ont pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat.
Des dizaines d'étudiants arnaqués
Au total, plus de 80 personnes - étudiants, parents et anciens salariés - se sont constituées parties civiles.
L'affaire commence en novembre 2020 : Samy N., qui vit chez sa mère, a abandonné ses études de médecine à Lyon et décide de créer la société "Hippocrate", domiciliée avenue des Champs-Élysées à Paris et se présentant comme une classe préparatoire aux études de médecine. Il embauche alors une quinzaine de personnes, mais au fil des mois, il ne les déclare et ne les paie pas complètement, voire pas du tout, selon l'accusation.
Pour valider leur inscription, les étudiants sont pressés par les interlocuteurs de la société de virer l'argent au plus vite sur un compte au Luxembourg. Lors du gel du compte à l'été 2021, le solde s'élevait à plus de 172 000 euros.
Samy N. aurait envisagé le recrutement de 7 500 étudiants et l'ouverture de 30 centres. Un projet "irréalisable et mégalo", selon la gérante d'une prépa privée de médecine, entendue comme témoin.
En août 2021, les professeurs ne sont pas recrutés, les locaux manquent. La formation n'aura jamais lieu. Les témoignages et plaintes d'étudiants affluent alors.
Samy N., condamné à Lyon au printemps 2021 à une interdiction de gérer pour pratiques commerciales trompeuses dans une précédente affaire, est mis en examen et incarcéré en octobre 2021, puis libéré. Il a été réincarcéré fin septembre 2024 pour violation de son contrôle judiciaire.
Les agissements des mis en cause "ont placé des familles entières dans des situations financières gravissimes", a rappelé Me Maxime Delacarte, avocat de parties civiles.
[avec AFP]
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