Elle facturait 70 euros ses tests Covid bidons : une fausse médecin devant la justice
Iltusen B., 31 ans, était recherchée par les forces de l'ordre du côté de Toulouse. Des plaintes à son encontre ont également été déposées à Marseille, Montpellier et dans d'autres départements… Mais chaque fois avec des noms d'emprunt différents. Seule sa photo accompagnant son signalement et de nombreux signes distinctifs permettent d'affirmer qu'il s'agit de la même personne, relate Le Parisien. La jeune femme se faisait passer pour une médecin auprès de patients pour lesquels elle réalisait des actes rémunérés alors qu'elle ne disposait d'aucun diplôme.
Elle proposait lors du premier confinement des tests de dépistage… à l'aide d'un appareil détectant le diabète. Elle a notamment réalisé six tests auprès de victimes originaires de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), leur assurant qu'ils étaient négatifs alors qu'ils étaient pourtant malades.
La fausse médecin s'était fait remarquer sur le réseau social Periscope. Elle postait des vidéos la montrant auprès de migrants et de blessés lors de manifestations. Des événements sur lesquels elle se faisait déjà frauduleusement passer pour...
une praticienne auprès des associations. "Ce sont ces vidéos qui ont fait croire à mes clients que c'était une vraie médecin, souligne Me Kévin Bouthier, avocat au cabinet Lecat & Associés. En avril 2020, au tout début de l'épidémie de Covid, il n'y avait pas encore le recul et les connaissances nécessaires permettant de reconnaître un vrai test Covid d'un faux. Et avec l'hospitalisation d'un être cher, on est dans un état de vulnérabilité extrême."
"Elle nous a raclé la gorge avec une spatule"
Sur son profil, l'escroc annonce qu'elle est en déplacement sur Paris et dispose du matériel pour réaliser des tests à domicile. "Elle nous a raclé le fond de la gorge avec une spatule et a placé le tout dans une machine", raconte une victime. Trente minutes plus tard, le résultat tombe : négatif. Sa sœur et sa mère aussi… La fausse médecin joue le jeu à fond et prend même la carte vitale des patients, faisant semblant de la connecter sur son téléphone portable. "Elle nous a dit qu'on serait remboursé directement par la Sécu. On a donc tous payé 70 euros."
Mais ces patients sont en fait positifs. Le père de la victime est décédé quelques jours plus tôt du Covid à l'hôpital Foch de Suresnes. "Je l'ai recontactée car j'avais besoin de soutien. Et pour continuer de me faire croire qu'elle était médecin, elle m'a dit qu'elle aurait accès au dossier de mon père. Et quelques jours plus tard, elle m'a dit qu'en fait ils l'avaient euthanasié et qu'il n'était pas mort du Covid. Je ne savais plus ce que je devais croire", raconte la victime.
Sceptique la victime se rend dans un laboratoire...
pour se faire tester et se découvre positive. Sélim décide alors de tendre un piège à la fausse médecin. "On n'a pas voulu qu'elle s'en tire comme ça. On lui a dit qu'on avait d'autres amis qui voulaient se faire tester et, attirée par l'argent, le 24 mai, elle est venue au rendez-vous, confie-t-il. Là on a appelé la police."
En garde à vue, celle qui disposait aussi d'un profil LinkedIn de "médecin urgentiste" passe rapidement aux aveux : "J'ai toujours rêvé être médecin, mon matériel était composé d'un stéthoscope, d'un appareil pour prendre la tension, d'une lampe pour contrôler la vision, d'une machine à diabète et de plusieurs bâtons de prélèvement." Des affaires vraisemblablement dérobées lors d'une précédente arnaque… Une trentaine de plaintes ont déjà été recensées un peu partout sur le territoire à son encontre pour des faits similaires.
La jeune femme doit comparaître ce jeudi, au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), pour escroquerie avec usage de la fausse qualité de médecin. Elle répondra uniquement de la série de faux tests pratiqués pour 70 euros à Boulogne-Billancourt.
[Avec leparisien.fr]
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