Interdit d’exercer en Suisse, un médecin quitte son cabinet et reprend son activité comme si de rien n’était… en France
L’histoire remonte à la fin du mois d’août 2022. Un médecin généraliste exerçant à Locle, en Suisse, envoie un message à sa secrétaire indiquant : "Pas la peine de venir au cabinet. La faillite est en cours. Bonne journée!" Il abandonne définitivement son cabinet, et laisse sur le carreau plus de 300 patients. Le Service de santé publique de Neuchâtel ouvre une enquête administrative pour essayer de comprendre le départ soudain du médecin. Il s’aperçoit que le généraliste n’en n’est pas à son premier abandon. En 2014, il avait déjà quitté dans la précipitation son cabinet de Roanne (Loire), en France. Le mois suivant, les autorités suisses lui retirent son autorisation de pratiquer. “Il n’a pas donné d’explication acceptable justifiant l’arrêt brusque de son activité”, rapportent-elles à nos confrères de la RTS. "L'Autorité de surveillance a estimé qu'il avait violé plusieurs devoirs professionnels, comme celui d'informer ses patients, et qu'il avait fait preuve de négligence". La RTS affirme également qu’une procédure a été ouverte par la Société neuchâteloise de médecine (SNM). En effet, le médecin est soupçonné d’avoir effectué de fausses facturations à l’Assurance maladie. Il a fini par être exclu de la SNM et de la Fédération des médecins suisses (FMH).
Le médecin, disparu depuis août 2022 et toujours interdit d’exercer en Suisse, a finalement retrouvé du travail. Comme l’indique le Dauphiné Libéré, il exerce depuis février à Saint-Christol (Vaucluse), en France. RTS a interrogé le médecin qui estime avoir été “dénigré par les autorités sanitaires neuchâteloises”. Contacté également, le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Vaucluse assure ne pas avoir été alerté de son passé. "Tout ce que nous pouvons vous dire, c’est que ce médecin a été enregistré auprès de notre conseil, suite à la procédure habituelle (…) Aucune mesure particulière n'est prévue à son encontre sauf plainte formelle d'un patient, ce qui n'est pas le cas à ce jour." De son côté, la SNM confirme à la RTS ne pas avoir transmis le dossier du médecin à ses homologues français. Elle ignorait également que le médecin avait repris son exercice en France. [Avec RTS]
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