La cour d'appel de Paris a rejeté mercredi les derniers recours déposés par les laboratoires Servier qui avaient notamment demandé l'annulation de leur mise en examen pour "escroquerie" et "tromperie aggravée" dans l'affaire du Mediator. Le groupe va se pourvoir en cassation.
L'avocat des laboratoires a immédiatement annoncé que le groupe pharmaceutique allait former un pourvoi en cassation, qui n'est toutefois pas suspensif et n'empêcherait pas le parquet de Paris de prendre ses réquisitions. Le parquet général avait requis le rejet des requêtes, relevant que le groupe a pendant de nombreuses années "dissimulé le caractère anorexigène du médicament", et n'a "pas signalé les risques d'hypertension artérielle pulmonaire" et "de graves lésions des valves cardiaques"(valvulopathies). "Nous avons été convoqués cinq jours avant l'audience du 24 mai devant la chambre de l'instruction alors que les parties civiles ont reçu leur convocation un mois et demi plus tôt. Il y a manifestement une rupture dans l'égalité des armes", a réagi à l'AFP l'un des avocats des laboratoires, Me François de Castro, pour justifier le pourvoi en cassation. Depuis le début de l'enquête, les laboratoires se livrent à un bras de fer avec la justice, une attitude qualifiée de "manifestement dilatoire" par les juges d'instruction parisiens qui enquêtent depuis février 2011 sur cette affaire. S'il a lieu, le procès se tiendra en l'absence du principal protagoniste, Jacques Servier, fondateur du groupe, décédé en 2014 à 92 ans. Dans ce volet pénal, 26 personnes sont mises en examen dont onze personnes morales, essentiellement des sociétés de la galaxie Servier. Les autres sont des dirigeants du laboratoire, des fonctionnaires, des médecins ou encore une ex-sénatrice, soupçonnée d'avoir été en lien avec Servier. Par ailleurs, mercredi dernier, le parquet de Paris a demandé le renvoi devant le tribunal correctionnel des laboratoires Servier et de l'Agence du médicament, dans le volet principal de l'affaire. Il a requis un renvoi du groupe pharmaceutique pour "tromperie aggravée, ecroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d'influence". Parallèlement, le parquet demande aussi un procès pour l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), pour "blessures et homicides involontaires". Le renvoi en correctionnnelle concerne au total on personnes morales et quatorze personnes physiques. [Avec AFP]
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