Propos complotistes et pro-hydroxychloroquine : le sénateur et médecin Alain Houpert interdit d'exercer
Saisie de trois plaintes, la chambre disciplinaire de première instance a infligé à Alain Houpert une interdiction d'exercer la médecine de 6 mois, dont 3 mois avec sursis. La première plainte avait été adressée par le syndicat de l'Union française pour une médecine libre (UFML-S), la deuxième par le Conseil départemental de Côte-d'Or de l'Ordre des médecins et quatre médecins, la troisième par le Conseil national de l'Ordre des médecins. Chaque plainte a fait l'objet d'une condamnation à l'encontre d'Alain Houpert.
La chambre diplicinaire a justifié sa décision en dénonçant l'"attitude quasi irresponsable" du radiologue, qui avait signé et relayé sur Twitter le manifeste "laissons-les prescrire" défendant un traitement à base de miel, de vitamine D et d'hydroxychloroquine notamment. Ce comportement ne pouvait "que rajouter à la confusion médiatique de l'époque" et "décrédibiliser fortement les actions entreprises par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre une pandémie planétaire", note la chambre disciplinaire. Elle condamne également son apparition dans le documentaire complotiste "Hold Up", dans lequel il invite "tous les médecins à se rebeller". "L’intervention du Dr Houpert dans la vidéo intitulée Hold-up remet en cause la gestion de la crise sanitaire par les pouvoirs publics et incite les professionnels de santé à ne pas suivre les recommandations relatives à la prise en charge des patients. Cette vidéo, qui a été fortement médiatisée en raison de son caractère complotiste reposant sur des approximations et des contre-vérités scientifiques, mettait en cause toute la politique sanitaire de lutte contre la Covid-19 des pouvoirs publics", souligne le conseil National de l'Ordre des médecins. Pour sa défense, le sénateur Houpert a invoqué son statut de parlementaire et sa liberté de parole. Cet argument n'a pas été retenu. Le jugement précise qu'en tant que médecin, il était tenu à une "communication prudente." "Il résulte de tout ce qui précède que la participation et les propos du Dr Houpert, lors de la vidéo Hold-up, révèlent une attitude quasi irresponsable d’un médecin à ce moment de la crise sanitaire, ne pouvant que rajouter à la confusion médiatique de l’époque et à décrédibiliser fortement les actions entreprises par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre une pandémie planétaire", conclut la Chambre Disciplinaire.
"L'UFML-S se félicite de la condamnation, du sénateur Alain Houpert, de six mois d'interdiction d'exercer dont trois mois fermes pour ses propos antivax et pro traitements non conventionnels qu'il a tenus lors de la crise Covid. Le sénateur Houpert a mis à bas l'exemplarité qu'il devait avoir à double titre en tant que médecin et en tant que sénateur. Cette condamnation est historique. C'est la première fois qu'un parlementaire en exercice est condamné aussi lourdement devant la justice ordinale", a réagi le syndicat dans un communiqué Contacté par France Bleu Bourgogne, Alain Houpert indique qu'il ne souhaite pas s'exprimer sur cette décision, et précise qu'il fait appel de cette sanction. [Avec AFP et francebleu.fr]
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