"On a tué les seniors au Rivotril, les survivants serviront de cobayes aux vaccins" : le dérapage d'un médecin sénateur
Le sénateur LR de la Côte-d'Or Alain Houpert, radiologue de profession, s'est attiré les foudres du Cnom après un tweet controversé sur la stratégie de vaccination du Gouvernement.
Un médecin peut-il tout dire, sous prétexte qu'il est parlementaire ? Le débat est ouvert suite aux propos polémiques du sénateur LR, et radiologue, Alain Houpert jeudi 3 décembre. Sur Twitter, le médecin a vivement critiqué la stratégie de vaccination du Gouvernement, consistant à vacciner les résidents d'Ehpad en premier. "On a tué les seniors au Rivotril, on les a fait mourir de solitude et maintenant les survivants serviront de cobayes aux vaccins", a-t-il lancé. "Quel sera le prix d'un vaccin gratuit? Celui de notre vie", a-t-il encore twitté.
Le sénateur, qui affiche sur son fil son soutien aux Prs Raoult et Perronne, au réanimateur marseillais le Dr Fouché ou encore à la députée psychiatre Martine Wonner, co-fondatrice du collectif "Laissons les prescrire", s'est fait rappeler à l'ordre dès le lendemain. "La déontologie ne s'interprète pas à l'aune d'intérêts politiques, en particulier lorsqu'on est médecin et sénateur, a twitté le Cnom. L'Ordre rappelle que leurs obligations déontologiques s'imposent aux médecins dans leur expression publique."
La déontologie ne s’interprète pas à l’aune d’intérêts politiques, en particulier lorsqu’on est médecin et sénateur. L’Ordre rappelle que leurs obligations déontologiques s'imposent aux médecins dans leur expression publique. https://t.co/V4U8XgWpoN
— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) December 4, 2020
Le parlementaire a reçu le soutien de son confère, ex député LREM, Joaquim Son-Forget qui a assuré que son "expression comme parlementaire (…) prévaut sur toute appartenance corporatiste" durant l'exercice de son mandat. "C'est constitutionnel", tranche-t-il.
Son expression comme parlementaire, libre de toute pression extérieure, indépendante, qu’elle plaise ou non, prévaut sur toute appartenance corporatiste ou autre référentiel ne valant pas loi, pendant tout le temps de son mandat, et c’est constitutionnel. cc @alainhoupert https://t.co/5HXzir4byA
— + Joachim Son-Forget (@sonjoachim) December 4, 2020
L'article 26 de la Constitution stipule en effet qu'"aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions". Si cette "irresponsabilité parlementaire" "couvre tous les actes de la fonction parlementaire : interventions et votes, propositions de loi, amendements, rapports ou avis, questions, actes accomplis dans le cadre d’une mission confiée par les instances parlementaires", développe l'Assemblée nationale sur son site, elle ne semble pas s'appliquer aux déclarations politiques exprimées sur Twitter.
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