Le drame s'est produit le 27 janvier 2019 à La Plaine-sur-Mer (Loire-Atlantique). Un homme de 56 ans a abattu son épouse de 51 ans, qui lui avait annoncé son intention de divorcer, avant de retourner l'arme à feu contre lui.
Les trois filles du couple ont poursuivi le médecin devant l'Ordre : deux jours auparavant, en effet, ce menuisier avait consulté le praticien pour un "surmenage professionnel". Ce dernier avait "évoqué l'existence d'un syndrome anxio-dépressif" et proposé une hospitalisation au patient, à laquelle il s'était opposé. Le quinquagénaire a également refusé un arrêt de travail. Le médecin l'avait donc adressé à un psychiatre.
Les filles du couple reprochaient au médecin de n'avoir pas "pris la mesure de la gravité de l'état de santé mentale de leur père", décrit comme un ancien alcoolique "bipolaire" et "paranoïaque", en refusant d'accéder à leur demande d'hospitalisation sous contrainte.
Or, ces informations ne figuraient pas dans le dossier médical du patient, a souligné l'avocate du médecin à l'audience disciplinaire. Rien ne permettait à son client de deviner que son patient du jour constituait un "danger pour lui-même ou pour les autres", a-t-elle soutenu. De même, l'Ordre a jugé que le dossier ne "comportait pas d'informations inquiétantes" et que le fait, non établi, que la femme du patient ait appelé le médecin pour faire part de ses inquiétudes était "sans incidence sur l’existence d’un manquement imputable au médecin".
En conclusion, l'Ordre n'a relevé aucune faute et a rejeté la plainte des enfants du couple.
[avec Le Courrier du Pays de Retz]
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