"Non l'homéopathie n'est pas un médicament actif" attaquent 131 membres des Académies de sciences, de médecine et de pharmacie dans une tribune parue dans l'Express.
Alors que le Haute autorité de santé a été chargée d'évaluer le "bien-fondé des conditions de prise en charge et du remboursement des médicaments homéopathiques" d'ici fin février 2019, 131 académiciens attaquent les granulés blancs. "Dans le débat actuel sur l'homéopathie et son évaluation demandée par le gouvernement à la Haute Autorité de santé (HAS), nous, académiciens, estimons qu'il est de notre devoir de professionnels de santé et de scientifiques d'informer les patients", écrivent 131 membres des Académies de sciences, de médecine et de pharmacie dans une tribune publiée dans l'Express ce mardi qui précisent s'exprimer à titre personnel et non au titre d'une position officielle de leurs académies. Du sucre Et de lister les griefs contre les produits homéopathiques. "Non, l'homéopathie n'est pas un médicament actif, même si elle bénéficie d'une autorisation de mise sur le marché et d'un remboursement. Un état de fait injustifié, car l'homéopathie, contrairement aux autres médicaments, n'a pas fait la preuve de son efficacité sur la base de démonstrations vérifiables et objectives reconnues par la communauté scientifique internationale", écrivent les scientifiques mettant à mal la défense des homéopathes. Et d'ajouter "Non, l'homéopathie n'est pas plus efficace qu'un autre placebo, comme l'ont démontré toutes les études. Cet argument mis en avant pour justifier son "efficacité" démontre seulement qu'un granule de sucre peut faire de l'effet si le patient y croit et fait confiance à son médecin." Dans leur diatribe, les académiciens rejettent aussi l'idée que, si elle n'est pas efficace l'homéopathie ne peut pas être nocive. "Si un produit à base d'eau et de sucre ne peut évidemment pas faire de mal, il peut faire perdre du temps, voire mettre la vie en péril en cas de maladie aiguë ou chronique dont le traitement ne peut pas attendre", assurent les scientifiques. A l'image de plusieurs facultés en France ces derniers mois, les académiciens appellent à cesser l'enseignement de l'homéopathie dans les facultés de médecine et de pharmacie, "qui se discréditent en cautionnant une doctrine restée en marge de la science." Enfin, et contrairement aux idées souvent véhiculées, les académiciens soulignent que l'homéopathie ne coûte pas moins cher à la collectivité que la médecine conventionnelle. "Une récente étude internationale démontre même que les patients soignés à l'homéopathie coûtent en réalité 20 % de plus aux assurances sociales", soulignent les scientifiques, faisant référence à un travail publié dans la revue Plos One en septembre 2017. "En conséquence, concluent les auteurs, nous estimons que le débat autour de l'efficacité de l'homéopathie qui perdure dans l'opinion publique n'a pas lieu d'être dans la communauté scientifique (…) Nous réfutons le terme de "médicament" pour un produit qui ne fait pas la démonstration de son efficacité. Nous contestons donc son remboursement par la collectivité nationale." Lire la tribune en intégralité et voir la liste des signataires [Avec Lexpress.fr]
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