"Moi, médecin, déclare que je continuerai à soigner gratuitement les patients sans papiers selon leurs besoins, conformément au Serment d'Hippocrate que j'ai prononcé", indique cette "déclaration de désobéissance" signée par plus 3 500 professionnels de la santé. Ce texte a été initié par deux psychiatres chefs de service dans les hôpitaux Henri Mondor de Créteil et le centre hospitalier intercommunal de Créteil, les Prs Antoine Pelissolo et Jean-Marc Baleyte.
"Je resterai indifférent à leurs conditions sociales ou financières, ainsi qu'à leur langue et leur nationalité", promettent les signataires. "La déontologie prescrit le juste soin pour chaque personne qui me consulte. La sagesse dénonce la faute éthique et en passant l'erreur épidémiologique", poursuivent-ils. Avant de conclure : "patients d'ici et d'ailleurs, ma porte vous est ouverte. Et le restera".
Moi, médecin, déclare que je continuerai à soigner gratuitement les patients sans papiers selon leurs besoins, conformément au Serment d’Hippocrate que j’ai prononcé
— @Pelissolo Psy (@A_Pelissolo) November 12, 2023
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"Beaucoup de médecins libéraux ont signé, généralistes ou spécialistes. S'ils reçoivent un patient non couvert, ils ne seront pas payés. C'est une prise de position très forte", a expliqué le Pr Pelissolo. "Dans les hôpitaux, c'est bien une désobéissance. Je peux ne pas déclarer une consultation. Dans le cas d'une hospitalisation, ce sera aux frais de l'hôpital. C'est ma décision même si c'est contre les règles habituelles de l'hôpital", a-t-il expliqué.
Parmi les autres signataires figurent par exemple l'urgentiste Patrick Pelloux, Julie Chastang, vice-présidente du Collège de médecine générale ou le nephro-pédiatre Rémi Salomon.
Le ministre de la Santé défend "un dispositif de santé publique"
L'aide médicale d'Etat (AME), que le Sénat veut supprimer, est "un dispositif de santé publique" et "on ne basculera jamais dans un dispositif type aide médicale d'urgence", a de son côté assuré le ministre de la Santé Aurélien Rousseau sur France info ce dimanche. "Je les comprends, le Gouvernement se battra pour qu'ils n'aient pas à exercer de désobéissance civile", a-t-il fait savoir, considérant que “si on renvoie tout sur l'hôpital, on va faire une erreur énorme".
[avec AFP]
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