"Quitter ce ministère est un déchirement", a confié Agnès Buzyn lors de la passation de pouvoir, lundi 17 février, les larmes aux yeux. La veille, la ministre des Solidarités et de la Santé avait annoncé son départ du Gouvernement pour mener la course à la mairie de Paris à la place de Benjamin Griveaux, touché par la diffusion d'images intimes. Et ce, un mois seulement avant les élections. Jusqu'ici, Agnès Buzyn martelait pourtant qu'elle ne s'embarquerait pas dans la bataille des municipales, même si elle n'avait jamais caché son envie d'y prendre part. En janvier, elle était d'ailleurs pressentie pour être tête de liste dans le 15ème arrondissement de la capitale. "Le projet de Benjamin Griveaux est un bon projet, il a énormément travaillé, il est légitime, il a des propositions très concrètes (...) Donc j'ai envie de rejoindre la campagne de Benjamin Griveaux", déclarait-elle le 26 janvier au "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro.
Toutefois, vendredi encore, elle assurait au micro de France Inter qu'elle ne pouvait pas être candidate, trop occupée par les dossiers en cours : la gestion de l'épidémie de coronavirus, la crise des urgences, les démissions massives de médecins hospitaliers, l'accroissement des déserts médicaux… La surprise était donc totale...
lorsqu'elle a annoncé qu'elle quittait le ministère. En poste depuis mai 2017, la ministre a assuré qu'elle s'engageait dans la campagne des municipales pour gagner : "Paris a besoin d'une ambition nouvelle." Lors de la passation, Agnès Buzyn a cependant tenu à rassurer les citoyens et les professionnels de santé. "Je me suis assurée que tout était en place", a-t-elle déclaré concernant la gestion de l'épidémie de coronavirus.
« La Gestion du coronavirus : je tiens à rassurer les Français. Le dossier de gestion est solide, je ne suis assurée que tout est en place » @agnesbuzyn
— Egora (@EgoraInfo) February 17, 2020
"Un capitaine ne quitte pas le bateau dans la tempête" Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre, à commencer par celle de l'UFML. "La ministre de la Santé en charge des dossiers les plus importants du pays a donc fait le choix d'abandonner ses fonctions ministérielles pour privilégier l'intérêt de La République en Marche… Un(e) capitaine ne quitte pas le bateau dans la tempête", a dénoncé le syndicat.
Soyons sérieux @agnesbuzyn n’est en rien candidate
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) February 17, 2020
Elle a juste gagné un concours ... de circonstance!
Elle avait le choix, on a toujours le choix . Elle a su auparavant à plusieurs reprises dire non!
La digue a rompu : l’intérêt du parti ... le reste....
De son côté, le Collectif Inter-Hôpitaux a indiqué que "le changement d'interlocuteur ne changeait en rien les revendications des personnels hospitaliers accompagnés des usagers et associations de patients". Ce dernier attend toujours des annonces fortes.
En signe d’écoute et de soutien au @CollectInterHop ➡️ @agnesbuzyn a décidé de démissionner !
— COLLECTIF INTER-HOPITAUX (@CollectInterHop) February 17, 2020
Elle rejoint ainsi les 912 médecins qui ont déjà démissionné de leurs fonctions administratives !
Si l'heure n'était pas au bilan lors de la passation de pouvoir, nous vous invitons, vous professionnels de santé, à donner votre avis dans un article dédié, accessible ici, sur les actions menées pendant 2 ans et demi par Agnès Buzyn au ministère de la Santé. Avez-vous des regrets ? Des points de satisfaction ? La parole est à vous.
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Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus