Début janvier, près de 30% des femmes enceintes n’étaient pas vaccinées contre le Covid

18/02/2022 Par Louise Claereboudt
Santé publique
Un rapport préliminaire du groupement EPI-Phare révèle qu’au 6 janvier dernier, 29,8% n’avaient reçu aucune dose de vaccin contre le Covid-19. 39,4% n’avaient pas reçu deux doses.

"La grossesse semble constituer un frein à la vaccination alors même qu’être vaccinée est fortement recommandé dans cette situation à risque de forme grave", s’inquiètent l’Assurance maladie et l’Agence de sécurité du médicale, dans un communiqué du jeudi 17 février, après avoir analysé les résultats d’un rapport préliminaire du groupement EPI-Phare (associant la Cnam et l’ANSM) qui montre que 29,8% des femmes enceintes n’avaient reçu aucune dose de vaccin contre le Covid-19 au 6 janvier 2022. A la même date, le taux de femmes enceintes n’ayant pas reçu deux doses s’élevait à 39,4%. Le rapport montre par ailleurs que le taux de femmes enceintes n’ayant reçu aucune injection diffère selon le trimestre de grossesse. Ainsi, il s’élève à 21% pour celles qui sont dans leur premier trimestre, 26,8% pour celles qui sont dans leur deuxième trimestre, et atteint 41,7% pour les femmes qui se trouvent dans leur dernier trimestre de grossesse. "Ce résultat traduit la plus grande possibilité de se faire vacciner avant son projet de grossesse fin 2021 qu’au printemps 2021, période coïncidant avec le début de la vaccination des femmes enceintes, qui n’était alors pas recommandée au cours du 1er trimestre de grossesse. " Depuis le 3 avril 2021, les femmes enceintes peuvent en effet se faire vacciner en priorité avec un vaccin à ARNm à partir du deuxième trimestre. Il a fallu attendre le 21 juillet dernier pour que la vaccination soit proposée dès le premier mois de grossesse. "Les études disponibles n’ont pas montré de conséquences des vaccins à ARNm sur le déroulement de la grossesse, font valoir l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). En revanche, des cas de forme sévère de Covid-19 chez des femmes enceintes non vaccinées ont été rapportés, en France et ailleurs, certains entraînant des séjours en soins critiques, avec intubations trachéales et décès de la mère durant la grossesse."

Lors d’un point presse, mardi 15 février, le ministère de la Santé indiquait par ailleurs qu’'il y a par exemple "22 fois plus de risques d'accoucher prématurément", "8 fois plus de risques de se retrouver en réanimation", ou encore "5 fois plus de risque que l'enfant aille en réanimation". Le rapport d’EPI-Phare montre également que le taux de non-vaccination est plus élevé chez les femmes enceintes les plus jeunes (41,3% chez les 15-24 ans). Et chez celles qui résident dans les communes "les plus défavorisées" (34,3%, contre 21,9% pour celles qui vivent dans "les communes les plus favorisées"). De très fortes disparités régionales sont aussi mises en avant : en Outre-mer, Paca ou en Corse, on trouve la plus forte proportion de femmes enceintes non vaccinées. Inquiets par ces données, le ministère de la Santé et l’Assurance maladie vont renforcer leurs actions d’informer pour inciter les futures mères à se faire vacciner. En plus des notifications et emails incitant les femmes enceintes à se faire vacciner qu’elles reçoivent via leur compte Ameli au 4e et 6e mois de grossesse, des courriers seront par exemple adressés "à 21.000 assurées n’ayant pas de compte Ameli, qui se trouvent entre leur 4e et 7e mois de grossesse". L’Assurance maladie poursuivra en parallèle sa campagne d’information auprès du grand public via les réseaux sociaux et ses newsletters. Les Caisses primaires poursuivront leurs actions avec les Agences régionales de santé afin de faciliter la vaccination à domicile des femmes enceintes. L’Etat et l’Assurance renforcent également la sensibilisation à destination des professionnels de santé : des "messages seront directement adressés aux professionnels de santé libéraux en charge du suivi de ces grossesses : gynécologues, sages-femmes, médecins et pharmaciens. "La newsletter ‘3 minutes’, envoyée chaque mois à plus de 130.000 médecins libéraux, et les réseaux sociaux de l’Assurance Maladie, seront également mobilisés." [avec AFP]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

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Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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