La crise sanitaire liée au Covid a fortement impacté les dépenses de santé. Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) parue jeudi 21 juillet a calculé l'explosion des budgets en Europe. En 2020, soit dès le début de l’épidémie, les dépenses de santé ont bondi +15,7 % au Royaume-Uni, de +6,3 % en Allemagne, de +3,9 % en France et de +2,6% en Italie. L’institut de statistiques se base, pour son calcul, sur l’indicateur des dépenses de santé courantes au sens international (DSCi)*. Toujours la même année, la Drees a estimé que les dépenses de santé par habitant en France avaient augmenté en moyenne à 150 euros. A titre de comparaison, elles ont augmenté de 500 euros au Royaume-Uni et 300 euros en Allemagne. À l’aune du DSCi, la Drees affirme que c’est la Suisse qui présente la dépense la plus élevée en 2020 : elle consacrait 5.450 euros par habitant à la santé, devant l’Allemagne (4.950 euros) et la Norvège (4.850 euros).
Ce qui explique cette soudaine augmentation (en France, elle était d’1,8 point supérieure à l’augmentation moyenne des neuf années précédentes), c’est l’acquisition des équipements rendus indispensables par la crise sanitaire. La France a en effet consacré 3,9 milliards d’euros à l’achat de masques en 2020 et 0,7 milliard aux équipements de protection individuelle (EPI), soit un total de 4,6 milliards d’euros. 2,7 milliards ont par ailleurs été consacrés aux tests de dépistages et 4,7 milliards à la compensation des pertes des établissements de santé. Enfin, les primes des soignants ont coûté à l’Etat 24 milliards d'euros, en dehors des augmentations négociées dans le cadre du Ségur de la santé.
Si l’on compare avec l’Angleterre, elle a dépensé 11,2 milliards en EPI et 4,8 milliards en tests et suivis des malades. “Il convient néanmoins de souligner qu’en termes de suivi épidémiologique, le Royaume-Uni est l’un des seuls pays à avoir testé très régulièrement et aléatoirement une partie de la population”, précise la Drees. Enfin, l’Allemagne a acheté pour 7 milliards d’EPI. Elle a dépensé 1,4 milliards dans les tests et un milliard dans les primes. *La dépense courante de santé au sens international (DCSi) correspond à la consommation finale effective de services sanitaires et de biens médicaux. Cette consommation peut être individuelle (comme une consultation médicale) ou collective (comme une campagne de prévention). Dans l’Union européenne des 15 (UE-15), en moyenne, en 2019, 80 % de la DCSi est financée par les États et par des assurances obligatoires publiques ou privées (Gonzalez, et al., 2021). La DCSi est le seul agrégat harmonisé au niveau international permettant une comparaison des dépenses de santé entre pays.
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