Sécu : après le Covid, baisse inédite des dépenses de santé dans le budget 2022
Après des bonds de 9,4% en 2020 puis 7,4% en 2021, l'Ondam devrait se tasser de 0,6% l'an prochain, précise le HCFP dans son avis sur le projet de budget pour 2022. Soit environ 234 milliards d'euros, contre 200 milliards en 2019, avant la crise sanitaire. Une hausse d'abord tirée par les "dépenses exceptionnelles" liées à l'épidémie (masques, tests, vaccins, hôpitaux), puis dans un second temps par les hausses de salaires du "Ségur de la santé". Ce dernier continuera d'ailleurs de produire ses effets en 2022, à hauteur de 2,8 milliards d'euros, soit 1,2 point d'Ondam supplémentaire. Ajouté à la progression de 2,6 points des dépenses courantes, le budget "croîtrait ainsi de 3,8% hors dépenses exceptionnelles".
Sauf que la "lutte contre l'épidémie" devrait coûter 9,7 milliards de moins l'an prochain, même en tenant compte d'une provision de 5 milliards pour les tests et les vaccins. Cette somme pourrait toutefois "se révéler sous-estimée en cas de résurgence de l'épidémie ou de nouvelles campagnes de vaccination", met en garde le HCFP, qui avait déjà soulevé ce point l'an dernier et n'exclut donc pas un nouveau dérapage.
Le budget de l'aide médicale d'Etat (AME), couvrant les frais de santé des étrangers en situation irrégulière, s'élèvera à un milliard d'euros en 2022, hors soins urgents, selon le projet de loi de finances présenté mercredi par le gouvernement. L'an dernier, l'exécutif avait annoncé une enveloppe de 990 millions d'euros pour 2021. Le budget de l'AME a doublé depuis 2015. Selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, plus de 383.000 étrangers en ont bénéficié en 2020.
[Avec AFP]
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus