Sans surprise, les dépenses de l’Assurance maladie ont explosé en 2020 (+6,5%), en particulier depuis le printemps dernier avec la première vague de l’épidémie de Covid-19 sur notre sol. Entre la baisse des consultations chez les généralistes, le bond des remboursements de biologie médicale et l'explosion des indemnités journalières... Retour en 10 chiffres sur cette année particulière. Si les dépenses de l’Assurance maladie ont explosé en 2020, avec une hausse de 6,5%, répartie entre les soins de ville (+3,6%), en établissements médicaux (+9%) et en établissements médico-sociaux (+10,2%), la Cnam évoque, dans un communiqué, plusieurs phases au cours de cette année rythmée par les vagues d’épidémie de Covid-19. Alors qu’aux mois de janvier et février, les dépenses de santé des Français étaient semblables à celles de l’année précédente, l’arrivée de l’épidémie sur notre sol et le premier confinement ont affecté considérablement les soins de ville. Et si la période estivale a marqué un retour des remboursements à un niveau proche de 2019, des difficultés ont subsisté, en particulier au niveau des actes techniques des spécialistes et des soins dentaires.
Le troisième trimestre, marqué par une résurgence de l’épidémie, a vu remonter en flèche les remboursements de ville, ce qui s’explique notamment par la “montée en charge des tests RT-PCR en biologie, des tests antigéniques ou délivrance de masques et accélération des indemnités journalières”, précise la Cnam, qui ajoute que, contrairement au premier confinement, le second “n’a quasiment pas occasionné de baisse d’activité en novembre et décembre”. Au total, sur l’ensemble de l’année 2020, les remboursements de soins de médecins et dentistes reculent de 6,4 %. -530 millions d’euros C’est le montant lié à la baisse des consultations de médecine générale en présentiel, par rapport à l’année 2019, soit -12,2%. L’explosion de la téléconsultation, qui a rapporté 310 millions d'euros cette année, n’a pas permis de compenser cette chute vertigineuse des remboursements, précise la Cnam dans un communiqué. Au total, sans prendre en compte le dispositif d’indemnisation pour perte d’activité (Dipa), les remboursements de médecine générale ont baissé de -6,1% en 2020 par rapport à l’année précédente. Avec les avances au titre des mesures compensatoires, cette baisse s’établit à -4,1%. +25% C’est la hausse des remboursements des indemnités journalières en 2020, contre +4,9% en 2019 et 2018, et +4,6% en 2017. Selon l’Assurance maladie, les remboursements d’IJ ont...
doublé en avril et mai au vu du contexte sanitaire inédit avant de décroître “pour se stabiliser sur leur niveau tendanciel en août 2020”. Avec la reprise de l’épidémie à la rentrée de septembre, les indemnités journalières ont elles aussi repris leur dynamique du printemps, avec une hausse de 15% à 20% sur les quatre derniers mois de l’année. Début janvier 2021, le Gouvernement a par ailleurs mis en place un dispositif permettant aux personnes ne pouvant télétravailler et présentant des symptômes du Covid d'obtenir un arrêt de travail immédiat, en ligne, sans passer par le médecin.
+ 45,7 % C’est la hausse des remboursements de biologie médicale en 2020. Une augmentation qui s’explique essentiellement par la mise en place des dépistages dans le cadre de l’épidémie de Covid-19. L’Assurance maladie note que cette hausse a été fulgurante notamment suite à la décision, prise fin juillet, de rembourser les tests PCR intégralement et sans ordonnance. 1,8 milliard d’euros Au total, le montant des dépenses au titre des dépistages Covid dans les laboratoires de biologie médicale s’élèverait à 1,8 milliard d’euros pour 2020, pour le régime général. -9,4% Cela correspond au recul des remboursements de soins dentaires (hors Dipa) en 2020. Mais, précise l’Assurance maladie, cette baisse a été minorée par “l’impact des revalorisations apportées sur la part obligatoire permettant une diminution des dépassements dans le cadre du ‘reste à charge 0’ instaurée à la fin du premier trimestre 2019 (de -13,3% à -9,4%)”. -270 millions d’euros C’est le coût de la baisse des consultations en présentiel chez les médecins spécialistes, par rapport à 2019. Contrairement aux généralistes, la téléconsultation n’a pas été autant plébiscitée : elle a rapporté 90 millions de plus que l’année précédente. Globalement, l’évolution des remboursements des soins de médecine spécialisée...
s’établit à -6,7% sans prendre en considération le Dipa. Les actes techniques, qui représentent près de 70% des remboursements de soins des spécialistes, ont pâti de la situation et chuté de -7,3%. Selon la Cnam, les actes techniques effectués en cliniques (-9,9%) ont été plus touchés que ceux effectués en cabinet, -9,9% contre -5,6%. 300 millions d’euros C’est la contribution de la mise en place des tests antigéniques, depuis fin octobre, et du remboursement des masques sur prescription, depuis début octobre, à l’évolution annuelle des médicaments d’officine en 2020. La Cnam note qu’il y a eu une forte évolution des remboursements de médicaments délivrés en officine en 2020 (+3,3%) ainsi qu’un recul important de la rétrocession hospitalière (-3,8%). -11,9% La baisse des remboursements de soins de masso-kinésithérapie a été particulièrement importante. Cela s’explique notamment par le fait que de nombreux professionnels du secteur ont été contraints de fermer le rideau pendant la première vague du Covid. Ces derniers ont finalement été autorisés à exercer à distance, par vidéo transmission, sous certaines conditions, suite à la publication d’un arrêté le 18 avril au Journal officiel.
+6,9% A contrario, les soins infirmiers ont nettement augmenté en 2020 (+6,9%) grâce à la nouvelle tarification des soins auprès des patients dépendants -liée à la réforme du bilan de soins infirmiers-, et aux prélèvements de tests PCR et antigéniques effectués en nombre fin 2020. +9% Il s’agit de l’évolution des versements aux établissements de santé sur l’année 2020. Dans les hôpitaux publics, elle s’établit à +10,9% en 2020, avec une progression des soins hospitaliers de court séjour (médecine chirurgie et obstétrique) de +7,0%. Dans les établissements privés, cette progression n’a été que de 0,2%, avec un recul de 2,5% pour les soins hospitaliers de court séjour. Les versements aux établissements médico-sociaux progressent fortement pour aboutir à +10,2% (dont +17,7% pour le secteur personnes âgées). L’Assurance maladie explique cette hausse par les délégations exceptionnelles Covid.
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