L'avis de la HAS en faveur du déremboursement de l'homéopathie, rendu public vendredi 28 juin, place l'exécutif devant ses responsabilités. Face à ce choix délicat, Agnès Buzyn a déjà annoncé sa volonté de se donner le temps de la réflexion, évoquant un délai possible de "quelques jours ou quelques semaines". Le dossier est d'autant plus sensible que les Français continuent de témoigner leur attachement aux granules et que le lobbying politique de Boiron semble porter ses fruits. Le maire de Lyon -et ancien ministre de l'Intérieur- Gérard Collomb est monté au créneau vendredi, après l'annonce de la HAS. "J’ai pris l’engagement de solliciter Madame la ministre de la Santé pour qu’aucune décision ne soit prise sans étude complémentaire de santé publique", a twitté l'édile, proche du chef de l'État. Il relayait ainsi la requête du laboratoire lyonnais, formulée vendredi dans un communiqué, de repousser la décision afin d'étudier plus avant un éventuel intérêt de santé publique de l'homéopathie.
D'après Les Échos, l'avenue Duquesne n'aurait pas la main sur la décision finale, l'arbitrage passant par l'Élysée. Le quotidien économique révèle qu'Emmanuel Macron aurait demandé "des éléments d'appréciation complémentaires" avant que ne soit tranchée l'épineuse question. Une hypothèse intermédiaire serait à l'étude : abaisser le seuil de remboursement des 30 % actuels à 15 %. Cette solution aurait aussi pour effet de maintenir le taux de TVA à 2,1 % pour les granules, alors qu'il est de 10 % pour les médicaments non remboursés. Une façon de ménager les intérêts économiques sans (trop) discréditer l'avenue Duquesne. Ou l'art du "en même temps" porté à son pinacle. [Avec Les Échos]
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