Cette enquête, la 9e du genre, a porté sur les années 2016 et 2017. On retiendra notamment qu’en 2017, 2 600 essais cliniques sur le médicament ont été initiés dans le monde par les industriels, l’Amérique du nord participant à 57% d’entre eux, suivie par l’Europe (38%). Mais au sein de l’Europe, on constate un recul de la France (11,9%), détrônée de la 3e place par l’Espagne (14,5%), elle-même devancée par l’Allemagne (17,3%) et le Royaume-Uni (17,9%). Sur cette même période, on note que la participation de la France aux nouveaux essais industriels de phase 1 n’est que de 6%, loin derrière le Royaume-Uni, toujours en tête des pays européens à 12%, et de l’Allemagne (10%). Quant aux Etats-Unis, ils mènent la course en tête, avec un taux de participation de 48% à ces essais de phase 1. Parmi les faiblesses françaises, les délais d’obtention des autorisations sont soulignés par le Leem, constatant que ceux-ci se sont allongés, avec désormais près de 7 mois entre la première demande d’autorisation et l’inclusion du premier patient.
Face à ce tableau assez peu réjouissant car traduisant une perte de chance pour de nombreux patients français, il existe un sujet de satisfaction, l’excellence française dans le domaine de l’oncologie. En effet, la France participe à 19% des essais cliniques initiés dans le monde en oncologie, et 45% des essais industriels initiés sur le territoire français sont du domaine de cette spécialité, laquelle connaît actuellement des évolutions thérapeutiques majeures, entre l’immunothérapie et les thérapies ciblées. Néanmoins, Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, fait preuve d’un optimisme raisonnable en soulignant qu’"une dynamique positive s’enclenche dans la foulée du CSIS (Conseil stratégique des industries de santé, réuni en juillet dernier sous l’autorité du Premier ministre, NDLR)… avec une forte mobilisation de tous les acteurs pour renforcer l’attractivité de la France dans la recherche clinique". Une augmentation du nombre d’essais industriels de phase 1 et 2 est donc attendue, devant permettre à un plus grand nombre de patients français d’accéder à une innovation encore en phase d’évaluation.
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