Le candidat LR s'est fait enfariner jeudi 6 avril, lors d'un meeting à Strasbourg. Le quotidien régional L'Alsace est allé à la rencontre d'un des deux assaillants. Quentin, 26 ans, est étudiant en médecine et accessoirement, fiché S. Il défend un acte citoyen.
L'idée est née lors d'une soirée entre amis. Quentin, étudiant en médecine de 26 ans, discute de l'enfarinage de Manuel Valls, le 22 décembre dernier, avec celui qui deviendra son complice. "Nous avons constaté notre mécontentement commun vis-à-vis des politiciens, qui ne nous représentent pas. Nous nous sommes dit qu’il fallait passer de la parole aux actes. On a beau critiquer nos politiciens, il faut aussi que les citoyens soient responsables", raconte-t-il dans les colonnes de L'Alsace. L'ancien Premier ministre, candidat des Républicains à l'élection présidentielle qui se rendra prochainement à Strasbourg, est la cible idéale : "C'est un personnage médiatisé, qui a toujours vécu dans sa bulle, qui prône la rigueur alors qu’il vit dans un château. Et surtout, c’est un lobbyiste qui, avec sa société 2F Conseil, s’expose à des conflits d’intérêts monstrueux !" Fiché S Le jour J, les deux jeunes enfilent un t-shirt "Les étudiants à Fillon" et approchent sans peine le candidat à la présidentielle, qui s'avance vers la tribune. Ils le saupoudrent copieusement, sous l'œil des caméras. Les deux enfarineurs finissent en garde à vue. Ils sont convoqués le 12 mai devant le délégué du Procureur pour "violences avec préméditation", mais ne devraient écoper que d'un simple rappel à la loi; François Fillon, beau joueur, n'aurait pas souhaité porter plainte. Vocation L'ardeur des enfarineurs en sort décuplée. Défendant un acte citoyen, ils ont lancé un collectif actif d'enfarineurs. Sur le site farine.pro, ils appellent les volontaires à se manifester. L'enfarinage est, disent-ils, "un moyen pacifiste, médiatique, politique, accessible et défendu par le peuple" afin de revendiquer la création d'une assemblée citoyenne. "Il ne faut pas qu’il y ait de la haine dans tout ça. L’enfarinage jette la lumière sur quelqu’un, mais il ne fait pas mal, physiquement. Ce qui nous motive, ce sont des valeurs de justice sociale, de transparence", défend l'étudiant en médecine. Un étudiant fiché S, révèle très vite la presse. Mais si Quentin est surveillé, ce n'est pas pour des activités terroristes, mais en raison d'un séjour de deux mois en Afghanistan en 2011, dans le cadre d'un long voyage qui l'avait mené auparavant au Népal, en Inde, en Chine et au Pakistan. "Je savais que je risquais d’être fiché S, mais je n’avais rien à me reprocher, raconte-t-il. À l’époque, j’étais un électron libre, j’y suis allé pour voir comment c’était vraiment, au-delà de l’image qu’on donne de ces pays. J’avais dans l’idée de devenir journaliste. C’est en visitant une fabrique de scalpels au Pakistan, où des personnes s’écorchaient les mains vingt heures par jour pour nourrir leurs familles, que j’ai décidé de faire des études de médecine." [avec lalsace.fr]
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