Après sa visite houleuse dans un Ehpad, Fillon dénonce la "mise en scène" de France 2
Quelques jours après la diffusion de sa rencontre avec les soignants d'un Ehpad, François Fillon, qui s'était montré froid et distant, dénonce une mise en scène digne d'une émission de télé-réalité.
François Fillon n'a pas gagné des points dans le cœur des soignants après la diffusion de sa rencontre avec des soignants épuisés d'un Ehpad. Dans cette séquence, dévoilée dans l'Emission politique sur France 2, le candidat LR est apparu froid et sourd aux plaintes des soignants. Ce jeudi sur RTL, François Fillon a dénoncé une "mise en scène", digne d'une émission de "télé-réalité". "Je connais parfaitement les souffrances des infirmières, des personnels de santé, j’ai présidé pendant des années le conseil d’administration de mon hôpital, d’une maison de retraite, j’ai été président d’un département qui gérait des Ehpad", commence par expliquer l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, avant d’ajouter : "Pendant les trois ans où j’ai préparé mon projet, j’ai rencontré un très grand nombre de professionnels de santé. Naturellement, ça avait peu de choses à voir avec la petite mise en scène organisée par France 2 avec juste des responsables de la CGT. La télé-réalité, c’est très intéressant, la mise en scène, c’est très intéressant, la coupure, le choix des séquences..."
"Nous sommes dans le rouge"
Lors de sa visite, François Fillon avait été interpellé par plusieurs soignants qui dénonçaient leurs conditions de travail. "Vous voulez augmenter le temps de travail à 39 heures : vous vous imaginez la pénibilité de notre travail ?", lui a notamment demandé l'un des employés. "Quand vous enlevez un agent administratif dans un service, qui le paie ? C'est l'infirmière. Si ce n'est pas l'infirmière, ce sera l'aide-soignante. Comment ça se passe dans ces cas-là ?", l'a interrogé un autre. Autant de critiques face auxquelles François Fillon est resté droit dans ses bottes, ne montrant guère d'empathie. "Vous voulez que je fasse de la dette supplémentaire ?", a-t-il répliqué. Après cette séquence très durement jugée par les spectateurs, faisant état du choc entre "la théorie et la vraie vie", ou brocardant "la froideur" du candidat, François Fillon n'avait pas changé de discours : "Avec 100 % d'endettement, nous sommes dans le rouge. A la merci d'une crise financière. Il faut prendre des initiatives maintenant et baisser la dépense publique." Quelques jours après cette émission, Benoît Hamon s'est rendu dans le même établissement et a tenu un tout autre discours. "On ne peut pas raisonner en disant simplement 'allongeons la durée du travail et on résoudra les problèmes', en répondant dette publique, là où aujourd'hui tous les personnels, du directeur de l'établissement jusqu'au personnel technique et aux aides-soignantes, vous disent : 'Nous ne sommes plus assez pour assurer notre travail dans de bonnes conditions.'" Le candidat du PS en a profité pour détailler son programme en matière de prise en charge des personnes âgées : déblocage d'un milliard d'euros pour recruter du personnel dans les Ehpad, soit "trois à cinq personnes supplémentaires en moyenne" par établissement, création d'une allocation bien vieillir qui "réduira le reste à charge" des personnes accueillies en maison de retraite, revalorisation de 10% du minimum vieillesse... "Tout cela suppose d'avoir un désir d'améliorer les conditions dans lesquelles on vieillit, et ce que François Fillon a montré ici, c'est sa sécheresse personnelle vis a vis à la fois du vieillissement et des conditions de travail", a fustigé Benoît Hamon. [Avec Europe1.fr]
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