Grève des intérimaires : la proposition de la France insoumise pour protéger les hôpitaux publics des fermetures

21/04/2023 Par Louise Claereboudt
"Sous couvert de la lutte légitime contre les rémunérations abusives de médecins intérimaires, la loi Rist menace de nombreux services et hôpitaux de proximité", écrit le groupe LFI-Nupes dans un communiqué.

  70 services hospitaliers fermés et plus de 20 autres en difficulté, relevait ce lundi le Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux (SNMRH). Partout en France, des tensions se font ressentir dans les hôpitaux publics qui, depuis le 3 avril, ont mis en application la loi Rist, plafonnant les rémunérations des médecins intérimaires. Contre le blocage de leur rémunération, ces derniers ont engagé un bras de fer avec le Gouvernement. "De telles fermetures sont inacceptables", a dénoncé le groupe parlementaire LFI-Nupes dans un communiqué du 12 avril. "La loi Rist ne doit pas servir de prétexte à des fermetures d’établissements ou de services aujourd’hui dépendants de l’intérim médical du fait de la politique destructrice suivie depuis des années, notamment sous Emmanuel Macron", pointent les députés insoumis. Selon eux, en ne s’appliquant qu’au public, la loi Rist "renforce" par ailleurs "la concurrence libre et faussée au profit des établissements privés et au détriment de l’accès aux soins". Le risque de "fuite" des intérimaires vers le privé "est grand", jugent les insoumis, qui notent toutefois que la "lutte contre les rémunérations abusives" est "légitime". Mais "l’explosion du recours à l’intérim n’est que le traitement symptomatique des politiques libérales menées contre l’hôpital public", "sous financé depuis des années", "et ses agents", expliquent-t-ils. Afin de "empêcher cette spirale dangereuse" et "protéger l’hôpital public", "proche de l’effondrement", ces parlementaires ont décidé de déposer une proposition de loi. Le premier article vise à étendre aux établissements privés le plafond de rémunération des médecins intérimaires qui s’applique au public. Objectif : "éviter la concurrence déloyale". Ensuite, la PPL LFI-Nupes veut permettre à des établissements publics ou privés "à but non lucratif" de déroger pour trois ans supplémentaires au plafond de rémunération lorsqu’il en va du maintien de l’activité d’un service ou a fortiori d’un hôpital".

Le groupe milite par ailleurs pour "l’augmentation du nombre de personnel soignant et de leurs rémunérations, la titularisation des contractuels", "l’achat du matériel nécessaire à l’exercice de leur métier", ou encore "la réouverture de postes de paramédicaux". Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le député LFI de Loire-Atlantique Matthias Tavel, qui porte cette PPL, indique par ailleurs que l’urgence est "qu’il y ait un vrai budget rectificatif pour l’hôpital. Avant même l’automne, nous en avons besoin. Il faudrait que le président de la République s’engage à ce que le Parlement puisse le voter librement, qu’il n’y ait pas de 49-3 sur le budget de l’hôpital afin que les besoins puissent être satisfaits".

Approuvez-vous la nomination du Dr Yannick Neuder à la Santé ?

Michel Rivoal

Michel Rivoal

Non

Disons que j'ai plutôt une réserve. Ce qui me gène n'est pas qu'il soit médecin ou pas et cardiologue ou pas et hospitalier ou p... Lire plus

 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6