Hausse du ticket modérateur : les complémentaires santé vont financer "à 90% la revalorisation du prix de la consultation médicale"
"Les mutuelles ne doivent pas devenir les variables d'ajustement des déséquilibres budgétaires de l'Assurance maladie", réagit dans un communiqué la Mutualité française, dénonçant les conséquences d'une éventuelle hausse du ticket modérateur sur les consultations des médecins et des sages-femmes.
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 présenté jeudi 10 octobre en conseil des ministres prévoit que les complémentaires santé assument "près de 20% des économies annoncées par le Gouvernement pour réduire le déficit de l'Assurance maladie", pointe la Mutualité française dans un communiqué diffusé vendredi 11.
Le Gouvernement espère notamment récupérer 1.1 milliard d'euros avec le relèvement du ticket modérateur sur les consultations des médecins et des sages-femmes. Alors que le tarif de la consultation chez le généraliste passera à 30 euros le 22 décembre, si cette mesure devait être votée, les complémentaires santé seraient amenées à rembourser 12 euros par consultation, contre 7.5 euros actuellement. "Ce sont les complémentaires santé qui financent à 90% la revalorisation du prix de la consultation médicale", en conclut la Mutualité française, qui prévient d'emblée que ces organismes "devront répercuter ce transfert sur les cotisations".
Le PLFSS prévoit en outre un abaissement à 1.4 Smic -contre 1.8, actuellement- du plafond d'indemnisation des arrêts de travail. "Cette mesure d'économie, qui devrait rapporter autour de 600 millions d'euros, va notamment entrainer une hausse des prestations prévoyance assurées par certains organismes complémentaires pour parties répercutées sur les populations actives, sans agir sur la dérive des prestations", souligne encore la Mutualité.
Et de rappeler qu'en 2023, les complémentaires ont déjà fait l'objet d'un transfert de charges à hauteur de 500 millions d'euros, avec la hausse du ticket modérateur (de 30 à 40%) sur les soins dentaires.
"Les mutuelles ne doivent pas devenir les variables d’ajustement des déséquilibres budgétaires de l’Assurance maladie", prévient la Mutualité française, qui appelle plutôt les pouvoirs publics à une refonte globale du système de santé afin d'améliorer l'efficience et la prévention.
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