Ni remboursés par la Sécu ni par les mutuelles : une enquête lancée sur les restes à charge "invisibles"
France assos santé a lancé ce 12 septembre une enquête auprès des patients visant à évaluer le coût réel des restes à charge dits "invisibles". Car les rares données officielles disponibles sont "minimisées", déplore l’organisation.
Quel est le poids réel des restes à charge "invisibles" – c’est-à-dire des coûts non pris en charge par l’Assurance maladie ou tout autre organisme complémentaire – sur le portefeuille des malades ? C’est ce que cherche à savoir France assos santé, qui a lancé une enquête sur le sujet. Un premier sondage réalisé en 2019 par l’organisation auprès de 350 patients estimait à environ 1000 euros par an et par personne le montant moyen des restes à charge.
Cette première enquête révélait, en outre, que de nombreuses dépenses non remboursées ("tels que le petit matériel médical, les crèmes, les consultations avec un psychologue/ou une diététicienne, l’activité physique adaptée", cite-on) ne sont "jamais comptabilisées", "faussant les données officielles qui font avantageusement état […] d’un reste à charge moyen par habitant, en 2022, de 250 euros, soit le plus faible de l’ensemble des pays de l’OCDE", écrit ainsi France assos santé sur son site internet, pour qui "le fardeau financier des ménages est sous-estimé".
"Les chiffres les plus récents tendent d’ailleurs à montrer que la part restant à leur charge accuserait une légère augmentation pour s’établir à 7,2%", avance la fédération qui regroupe plus de 70 associations de patients, invitant les personnes atteintes d’une ou plusieurs maladies ou handicaps à répondre à cette nouvelle enquête qui restera accessible en ligne jusqu’au 12 octobre prochain.
France assos santé entend se servir des résultats de cette enquête – qui seront dévoilés en novembre – pour "défendre les droits des usagers, en mettant sur la place publique la nécessité d’endiguer la hausse de ces restes à charge invisibles", promet-elle.
"Baisse du remboursement des soins dentaires, doublement des franchises médicales, restriction de la prise en charge des transports, et maintenant remise en cause des ALD et proposition de créer des franchises supplémentaires ; 2024 [aura été une] annus horribilis pour les usagers du système de santé et les patients, fustige la fédération. Clairement, la tendance, cette année, aura été de faire des économies à leurs dépens. Et rien n’indique, moins encore dans le contexte politique actuel, qu’elle devrait s’infléchir dans un sens plus favorable, en témoigne la menace qui plane sur le principe de la prise en charge à 100 % des soins liés aux affections longue durée (ALD)."
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