Vingt-cinq associations de malades chroniques s'inquiètent, après des déclarations gouvernementales, du risque de "démantèlement" de la prise en charge des affections longue durée (ALD). Dans une lettre ouverte, diffusée lundi 4 mars, elles refusent que des économies soient faites "dans les poches des patients". Les patients en ALD, c'est-à-dire atteints de pathologies chroniques inscrites sur une liste dédiée (cancer, diabète, insuffisance cardiaque, maladie d'Alzheimer...), bénéficient d'une prise en charge à 100% par la Sécurité sociale de leurs soins liés à cette maladie, dans la limite des plafonds prévus. Toutefois, la semaine dernière à l'Assemblée nationale, le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, a dit vouloir "réfléchir à la pertinence" de l'actuel dispositif de prise en charge des ALD, qui représente "deux tiers des remboursements" de l'Assurance maladie.
Réforme des #ALD : la lettre ouverte de 25 associations de #malades chroniques au ministre de la santé @fredvalletoux
Ce n’est pas dans les poches des #patients, le maillon le plus fragile de la chaîne, qu’il faut chercher cet argent !https://t.co/mXChBtADXO— Renaloo, la voix des malades du rein (@Renalooo) March 4, 2024
"Il n'est pas question de faire des économies sur les ALD. [...] Par contre, il est question de revoir la pertinence" et "l'architecture d'un système très ancien quand on sait le progrès médical" dans le traitement des pathologies, a précisé le ministre délégué, dimanche 3 mars, dans l'émission "Questions politiques", diffusée sur France Inter et Franceinfo - et qui associe le journal Le Monde -, évoquant une liste d'ALD qui "date des années 1980". "L'ALD est l'un des mécanismes-clés de notre système de santé solidaire, qui permet à toutes les personnes nécessitant un traitement prolongé et particulièrement coûteux d'accéder aux soins". "Nous ne pouvons assister à la menace de démantèlement de cet édifice sans réagir", écrivent, dans leur lettre ouverte, les vingt-cinq associations de malades dont RoseUp (cancer), Renaloo (maladies rénales), ou l'Association française des hémophiles.
"Nous refusons d'être désignés à la vindicte populaire comme responsables des déficits du système de santé, de nous excuser d'être de plus en plus nombreux". "Ce n'est pas dans les poches des patients [...] qu'il faut chercher cet argent", poursuivent-elles, s'adressant à Frédéric Valletoux. Les mesures visant à augmenter le reste à charge des patients "se multiplient", comme le doublement des franchises médicales, fustigent les associations. Elles regrettent un "discours ambiant" qui "laisse à penser que certains patients abusent du système avec l'aide de médecins complaisants". Pourtant, le reste à charge moyen en ALD "est pratiquement deux fois plus élevé que celui du reste de la population", soulignent-elles, et les malades chroniques doivent "fréquemment arrêter ou réduire leur activité professionnelle", tout comme certains proches-aidants, plongeant certaines familles dans la précarité, soulignent-elles. [avec AFP]
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