La France, lanterne rouge de l'accès aux médicaments innovants en Europe
"Traitements des cancers, des hépatites, des maladies auto-immunes ou encore des maladies rares… Pourquoi les patients vivant en France ont-ils accès plus tardivement que leurs voisins européens aux innovations thérapeutiques alors que depuis plusieurs années, un flux d’innovations thérapeutiques transforme la prise en charge des patients atteints de maladies graves ou chroniques, comme les maladies cardio-vasculaires et le diabète ?", interpelle le collectif ACCèS+ dans une tribune publiée sur le site L'Opinion.
Réunissant des professionnels de santé, des associations de patients et les industries de santé, ce collectif, créé en juin dernier, milite pour que la France rattrape son retard en matière d'accès aux médicaments innovants. Dans l'Hexagone, "le délai moyen entre l’autorisation de mise sur le marché et le véritable accès des patients aux médicaments remboursables est de 530 jours, bien loin des 180 jours recommandés par la règlementation européenne", pointe le collectif. La France se classe 20e en Europe…
Pour ACCèS+, la procédure française est à la fois lente et inadaptée. "Les médicaments les plus innovants, souvent indispensables au traitement des maladies graves, sont actuellement considérés par la HAS comme ayant un niveau de preuves trop faible au regard de leur approche strictement méthodologique alors que tous les autres pays européens trouvent des solutions intermédiaires permettant d’attendre des données complémentaires ou en vie réelle. Certains établissements de santé français décident néanmoins de prendre en charge ces traitements très innovants mais tous n’en ont pas la capacité." Ce qui génère des inégalités d'accès sur le territoire.
Dénonçant au passage la complexification récente du dispositif de l'ATU, le collectif demande à ce que l'accès précoce aux innovations soit simplifié, réclame l'adaptation du processus d'évaluation des produits de santé par la HAS, une réflexion sur les modalités de négociation des prix (en les basant sur les études en vie réelle) ainsi que la création d'un observatoire sur l'accès à l'innovation thérapeutique afin d'"étudier de façon objective les situations de perte de chance des patients".
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