Le ministre de l'Intérieur veut réformer l'AME
Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué lundi 23 septembre vouloir réformer l'AME afin de faire "baisser l'immigration". "Je ne veux pas que la France soit le pays le plus attractif d'Europe pour un certain nombre de prestations sociales, d'accès aux soins", a expliqué le nouveau titulaire de la place Beauvau.
"Prendre tous les moyens" pour faire "baisser l'immigration"', y compris en révisant l'Aide médicale d'Etat (AME). C'est ce qu'a affirmé, lundi 23 septembre, le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Invité du 20 heures de TF1, le sénateur LR de la Vendée, qui a pris le relais de Gérald Darmanin place Beauvau, a indiqué vouloir réformer l'AME. En France, "on a un souci [car] nous sommes un des pays européens qui donnons le plus d'avantages" en matière d'immigration, a-t-il indiqué.
"Je ne veux pas que la France se singularise, que la France soit le pays le plus attractif d'Europe pour un certain nombre de prestations sociales, d'accès aux soins", a poursuivi Bruno Retailleau, assurant vouloir privilégier une aide d'urgence à l'AME. Dimanche, le nouveau chef de Matignon a avait déjà assuré sur France 2 qu'"il n'y a ni tabou, ni totem" concernant cette aide médicale pour les personnes en situation irrégulière. "Il y a simplement le souci de traiter cette question avec fermeté et avec humanité", avait précisé Michel Barnier, laissant planer un doute autour d'une éventuelle réforme ou suppression de l'AME.
Les propos de Bruno Retailleau lundi n'ont pas manqué de faire réagir, alors que l'avenir de l'AME avait déjà fait débat fin 2023. Sur le réseau social X, le Dr Jérôme Marty s'est indigné : "La France n’a pas à se mettre au niveau des autres, ce sont les autres qui doivent se mettre au niveau de la France !" "Monsieur le ministre de l’Intérieur, je ne suis qu’un généraliste de France et je sais une chose, en matière de médecine, c’est la France qui donne le la, a lancé le président de l'UFML-S. En matière de santé, la France ne laisse personne, n’abandonne personne. Je sais qu’au centre des valeurs de la France il y a l’AME, fille de l’Aide médicale gratuite."
"La suppression de l’AME provoquera [une] rupture du soin, et en urgence ce seront des patients de tous âges et avec des pathologies bien plus graves qui devront être pris en soin, mobilisant les équipes, pour un coût humain et économique bien plus grand", a ajouté le représentant syndical.
Monsieur le Ministre vous avez ce soir usé de mots terribles, vous avez dit « je ne veux pas que la France se singularise ». Monsieur le Ministre, en matière de santé, la France n’a pas à se mettre au niveau des autres, ce sont les autres qui doivent se mettre au niveau de la… https://t.co/MVQ1EMIbm7
— DrJérômeMarty (@DrJeromeMarty) September 23, 2024
"Un enjeu de santé publique"
Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé, a de son côté déclaré que l'AME n'était "pas un facteur d'immigration". "C'est une conclusion documentée solidement, a insisté le député socialiste des Yvelines. Pourtant, le Gouvernement préfère illico évoquer sa suppression pour satisfaire l'extrême-droite." "Je pense que vous n'avez pas bien lu le rapport de M. Stefanini… qui dit clairement que l'AME n'est pas un sujet d'attractivité de l'immigration… mais bien un enjeu de santé publique", a également réagi Agnès Firmin Le Bodo, interpellant ainsi Bruno Retailleau.
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a de son côté mis en garde le nouveau ministre de l'Intérieur contre un "contournement" du Parlement, puisqu'il a évoqué la possibilité de réviser l'AME non par une loi, mais par décret. "Je serai très attentive à cela, a assuré ce mardi 24 septembre la députée des Yvelines, au micro de BFMTV/RMC. Le Parlement ne sera pas contourné […] J'entends que le Gouvernement respecte le Parlement dans toutes ses prérogatives et donc qu'il l'associe pour construire des politiques qu'il souhaite menera."
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