Le rôle de l'aspirine en prévention primaire d'un infarctus ou d'un AVC remis en question

29/08/2018 Par Aveline Marques
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Si l'aspirine a fait ses preuves pour prévenir les récidives, deux études présentées au Congrès européen de cardiologie montrent que les bénéfices sont nuls chez les patients qui n'ont jamais été victimes de ces pathologies.

"La place de l'aspirine en prévention primaire est de plus en plus tenue", constate le Dr Pierre Sabouret de l'Institut du cœur de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) dans Le Figaro. Deux études présentées au Congrès européen de cardiologie, qui se tient en ce moment à Munich, viennent en effet remettre en question le rôle protecteur d'une prise quotidienne d'aspirine chez les patients qui n'ont jamais fait d'infarctus ou d'AVC, rapporte le quotidien. La première étude (Arrive), publiée dans The Lancet, a porté sur plus de 12.500 patients présentant un risque cardio-vasculaire modéré : des hommes âgés de 55 ans ou plus, fumeurs, traités pour une hypertension et/ou ayant un taux de cholestérol élevé et des femmes de 60 ans ou plus présentant les mêmes troubles. Durant cinq ans, la moitié des participants de cette étude randomisée en double aveugle ont pris quotidiennement un cachet de 100 mg d'aspirine. Verdict : le nombre d'infarctus, d'AVC et de décès attribués à ces maladies ne diffère pas dans ce groupe, comparé au groupe qui a pris un placebo. Les cas d'hémorragies digestives sont en revanche deux fois plus nombreux (61 cas contre 29). "Donc en pratique nous n'avons pas d'intérêt à prescrire de l'aspirine à cette population, ce qui est d'ailleurs en accord avec les recommandations actuelles de notre pays, conclut le Dr Sabouret. C'est un message important pour les patients qui s'automédiquent mais aussi les médecins généralistes qui sont les premiers prescripteurs." La seconde étude (Ascend), randomisée en double aveugle, publiée dans le New England Journal Of Medicine, a porté sur 15 500 diabétiques de type 2, une population à haut risque cardiovasculaire. "Les résultats montrent que le risque d'infarctus diminue d'environ 12%, avec l'aspirine, mais ce bénéfice est contrebalancé par un risque élevé d'hémorragie. Donc finalement, le bénéfice net est très faible", commente le Pr Patrick Henry, cardiologue à l'hôpital Lariboisière (AP-HP). [Avec Le Figaro]

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