Leucémie chez les enfants : un lien établi avec la surface des parcelles viticoles à proximité
Pour cela ils ont mené une étude à l’échelon national sur 3711 enfants atteints de leucémie issus du Registre national des cancers de l’enfant (RNCE) sur la période 2006-2013. Ces « cas » ont été comparés à 40 196 enfants non malades du même âge (témoins), sélectionnés pendant la même période. La présence et la surface de viticulture autour des enfants ont été estimées grâce au lieu de résidence, aux données cadastrales, et à des photos aériennes. Il en ressort tout d’abord que la simple présence de vignes à moins de 1000 m ne constitue pas en soi un facteur de risque de leucémie. En effet, la présence de vignes était aussi fréquente dans le groupe « cas » (9,7%) que dans le groupe « témoins » (10%). En revanche, les scientifiques mis en évidence une augmentation du risque de leucémie – de type lymphoblastique- en fonction de l’étendue des vignes. Ainsi, en moyenne pour chaque augmentation de 10 % de la part couverte par les vignes dans le périmètre de 1000 mètres, le risque de leucémie lymphoblastique augmente de près de 10%. Ce, avec des disparités régionales, les associations les plus fortes étant observées en Pays de la Loire, Grand-Est, Occitanie, et Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse. Les auteurs précisent en outre que ces différences persistaient même après prise en compte d’autres facteurs pouvant intervenir, tels que le degré d’urbanisation, le taux d’UV, ou encore la longueur de routes majeures à moins de 150 mètres de l’adresse. « Nous mettons en évidence une augmentation modérée du risque de leucémie, qui nous incite à poursuivre nos travaux. Nous avons ici commencé par la viticulture qui est une culture pérenne plus clairement identifiable que des cultures soumises à des rotations, par exemple, et qui fait l’objet de nombreux traitements phytosanitaires. Les analyses concernant les autres cultures sont en cours de même que les analyses d’autres types de cancers. En parallèle, nous travaillons sur l’évaluation des expositions aux différents pesticides utilisés sur ces cultures. C’est un travail long, complexe qui repose sur plusieurs collaborations », conclut Stéphanie Goujon, chercheuse Inserm et dernière autrice de l’étude.
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