L’obligation vaccinale : une réponse "simpliste et inadaptée" pour le CNGE

27/06/2017 Par Marielle Ammouche
Santé publique

Dans un contexte de méfiance de la population générale vis-à-vis de la vaccination, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) se montre opposé à l’extension de l’obligation vaccinale à l’ensemble des vaccins recommandés, préconisée par Agnès Buzyn, ministre de la Santé, et le Comité d’organisation de la concertation citoyenne, qui avait rendu ses conclusions fin novembre 2016.

Pour les médecins généralistes universitaires, "l’obligation vaccinale est une réponse simpliste et inadaptée. Il n’y a aucun élément scientifique pour attester que cette mesure aboutisse à une meilleure protection notamment pour les enfants". Ils considèrent même que son caractère autoritaire pourrait au contraire renforcer la défiance et la suspicion d’une partie croissante de la population, et être finalement "délétère". En outre, cette mesure "risque d’exposer les médecins généralistes et d’autres professionnels à des demandes nombreuses et non fondées d’exemption, voire de soi-disant contre-indications". Le CNGE considère que "l’obligation est contradictoire avec les notions d’approche ou de démarche centrée patient" et "avec les principes éthiques d’autonomie", et souhaitent s’appuyer sur le fait que les patients font "très majoritairement confiance aux conseils vaccinaux de leur médecin généraliste". Pour redonner confiance en la vaccination et renforcer les couvertures vaccinales, le conseil scientifique du CNGE préconise donc plutôt "une large campagne d’incitation portée conjointement par les professionnels de santé et les pouvoirs publics, en impliquant les usagers [qui] aurait un impact plus important et plus durable".  Il s’agit pour ces professionnels de mettre en avant "les balances bénéfices/risque vaccin par vaccin, et non de 'la vaccination' en général permettant un dialogue constructif entre professionnels de santé et patients".

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Michel Rivoal

Michel Rivoal

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1) Une statistique. Environs 60 000 généralistes libéraux en France pour 101 départements donc 600 par département. Une dizaine de... Lire plus

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