"Nous sommes au pied du mur" : la Cour des comptes alerte sur la situation des finances publiques
Le scénario macro-économique pour 2024 ? "Trop optimiste", "improbable". Le déficit public ramené sous la barre des 3% du PIB en 2027 ? Trop "tardif". Quant aux efforts de maitrise des dépenses, "non documentés", ils ne peuvent pas attendre la période 2025-2027. Dans son rapport annuel 2024, rendu public ce mardi 12 mars, la Cour des comptes juge sévèrement le Gouvernement pour sa gestion des finances publiques.
"Pour moi, la situation est sérieuse", "au-delà" de juste "préoccupante", a résumé devant la presse Pierre Moscovici, premier président de la juridiction financière. "Le respect de l'objectif de déficit" public à 4,4% du PIB pour 2024 "n'est pas acquis", a-t-il averti, même avec les récentes coupes de dix milliards d'euros dans le budget de l'État.
La trajectoire d'ici 2027, entérinant 17,2 milliards d'euros de déficit de la Sécurité sociale, est jugée "peu ambitieuse" et "fragile", selon l'institution. Les économies de 20 milliards d'euros annoncées sur l'ensemble des finances publiques pour 2025 (et notamment sur la Sécurité sociale) sont jugées "raisonnables". Mais Pierre Moscovici relève, sur France Culture, qu'"à ce stade", elles ne sont pas "étayées". Le Gouvernement miserait notamment sur la pertinence des prescriptions des médecins libéraux, sur les transports sanitaires ou encore sur les ALD.
Soulignant qu'avec une dette publique prévue à 109.7% du PIB en 2024, la France est l'un des trois pays les plus endettés de la zone euro, la Cour des comptes préconise la "sélectivité dans les dépenses", "de compenser tout surcroît de dépense ou baisse d'impôt par des économies ou des hausses de recettes", et de se préparer à "des réformes ambitieuses". "Il y a des efforts considérables à faire", insiste Pierre Moscovici. Le prochain projet de loi de finances (PLF) sera "le plus difficile à réaliser depuis la crise financière", nécessitant "courage et volonté politique".
[avec AFP]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?