“Il est temps de ne plus être maltraitant”, c’est par ces mots que le Dr Marty entame une lettre ouverte destinée aux candidats à la présidentielle. Le président de l’UFML-S dresse d’abord le constat d’un système de santé au plus mal : “ Le nombre de brancards dans les couloirs ne cesse d’augmenter, sur ces brancards des patients attendent, parfois depuis plusieurs heures, couverts d’un simple drap”, “tous les box des urgences sont occupés, certains depuis plus de 24 h, impossibilité de faire monter les patients dans les services dont ils devraient dépendre aux vues de leurs pathologies”, écrit-il par exemple. Les libéraux ne sont pas non plus épargnés, rappelle-t-il. “En ville, dans les campagnes, il est de plus en plus difficile de trouver un médecin, les patients cherchent des jours, parfois des semaines, les délais de rendez-vous s’allongent, des mois, parfois des années !”, cite le Dr Marty. “Le soin est devenu maltraitant, vous avez fait de nous des maltraitants”, estime sévèrement le généraliste, qui n’épargne aucun bord politique : “De l’extrême droite à l’extrême gauche, en responsabilités ou dans l’opposition, vous avez construit cette maltraitance ou vous l’avez accepté. Par vos décisions, vos acceptations ou vos démissions intellectuelles, vous avez maltraité les soignants. Vous avez saboté leurs exercices, cassé leurs outils de travail, provoqué les départs, et vous les avez rendus maltraitants, avec une différence de taille, eux ne le voulaient pas, eux ne l’acceptent pas !”.
Le Dr Marty estime aussi que les politiques ne se sont jamais intéressés au soin. “Vous n’avez vu le soin que comme une dépense, un coût pour la nation, vous avez construit son encadrement, et fait de l’efficience en santé (faire mieux avec moins) un dogme. Des politiques qui ont conduit, “force d’erreurs”, à “construire une médecine sans soignant !”. Il déplore enfin que les programmes santé des candidats soient "désespérément vides” : “Aucun d’entre vous, n’a l’expertise du système, aucun d’entre vous n’a la volonté de le remettre à plat, le courage de le reconstruire. Je vous l’affirme, sans cette volonté, ce courage nous n’y arriverons pas, et de maltraitance en maltraitance, l’effondrement se poursuivra”, analyse-t-il encore. “Je vous appelle à reconsidérer les métiers du soin, à investir massivement dans les mains qui soignent à écouter ceux qui portent le soin”, conclut le syndicaliste.
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