Zemmour veut cesser de faire appel aux médecins étrangers issus du Maghreb

14/02/2022 Par Marion Jort
Invité de l’émission “La France dans les yeux", le fondateur du parti Reconquête a affirmé que la solution pour compenser la pénurie actuelle de soignant en France était d’ouvrir deux fois plus de places dans les facultés de médecine et de mettre fin au recours à des médecins étrangers issus des pays du Maghreb. 

Face à la pénurie de soignants et au problème de démographie médicale de plus en plus criant, chaque candidat à l’élection présidentielle à sa solution. Interrogé par les journalistes de BFM TV lors de l’émission “La France dans les yeux”, Eric Zemmour, a lui aussi, fait ses propositions.  Après un bref échange avec un infirmier, le fondateur du parti Reconquête a d’abord promis de mettre en place, s’il est élu, “un plan d’urgence d’embauche pour l’hôpital” de 40 000 personnes sur cinq ans. “Avec 8 000 médecins et 30 000 personnels soignants”, a-t-il précisé. Il a également annoncé qu’il comptait “doubler” le nombre d’étudiants. Sceptique, l’infirmier lui a rétorqué que le personnel manquait déjà aujourd’hui. 
 

Rebondissant sur cette remarque du professionnel de santé, le journaliste l’a alors interrogé sur la possibilité d’avoir recours, comme c’est le cas actuellement, aux médecins étrangers, via l’épreuve annuelle de vérification des connaissances (EVC). “Il y a 2 000 places et les trois-quarts sont pourvues par des personnes venant du Maghreb dont 1 200 par des Algériens”, a avancé le journaliste.  Si la véracité de ces chiffres n’a pas été confirmée par le ministère de la Santé, Eric Zemmour a toutefois annoncé qu’il comptait mettre fin à l’ECV avec les médecins issus du Maghreb. “Je trouve scandaleux ce qu’on a fait. Il faut juger la politique globalement. Depuis 30 ans, on a empêché des jeunes Français de faire médecine pour un quart de point, un demi-point et tout ça pour aller chercher ensuite des médecins algériens, marocains, tunisiens qu’on enlève à leur pays et en plus on les paie moins”, s’est-il justifié.  “Il faut du temps pour former un médecin en France, comment faire pendant ce temps ?”, le coupe alors le journaliste, précisant que d’autres médecins étrangers, européens notamment, venaient exercer en France. “Vous savez qu’on reste dans l’Europe, donc ce n'est pas la même chose”, lui a répondu le candidat. Pour Eric Zemmour en effet, l’appui des médecins étrangers européens reste précieux face au problème de démographie médicale.   

En quoi consiste l'épreuve de vérification des connaissances ? 

L’ECV est un concours permettant à des professionnels de santé - médecins, pharmaciens, sages-femmes, chirurgiens-dentistes - étrangers de pouvoir, in fine, exercer en France. L’inscription au concours, qui se déroule tous les ans, se fait directement auprès des ARS. Si les candidats ne sont pas francophones, ils doivent d’abord justifier d’un niveau de Français suffisant (attestation de réussite au test de connaissance de la langue française équivalent au minimum au niveau B2, diplôme d'étude en langue française au minimum de niveau B2, diplôme approfondi de langue française, photocopie du diplôme ou de l'attestation de réussite au baccalauréat français, ou d'un diplôme français de niveau équivalent ou supérieur). Les candidats doivent ensuite passer deux épreuves : une première de vérification des connaissances fondamentales et une seconde de vérification des connaissances pratiques. Ils ne peuvent enfin s’inscrire et concourir au sein d’une même session que pour la spécialité dont ils détiennent le diplôme dans leur pays d’origine. Au total, les candidats disposent de quatre chances. 

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