Dans une lettre ouverte à la ministre de la Santé, le Dr André Linka, généraliste adhérent à la FMF, s'insurge contre la nécessité d'établir une ordonnance sécurisée pour l'hypnotique zolpidem. Loin de prévenir les mésusages, le système n'empêche pas le "nomadisme médical" selon le médecin.
1476 comprimés d'anxiolytiques, d'hypnotiques, d'antidépresseurs et d'antalgiques divers… C'est ce qu'une patiente de 52 ans a réussi à se faire prescrire en à peine 15 jours en multipliant les rendez-vous médicaux. Ce cas de "nomadisme médical" est rapporté par le Dr André Linka, généraliste à Istres, qui a découvert le pot aux roses en exigeant de cette patiente, chez qui il suspectait une toxicomanie, de présenter sa carte vitale. La quinquagénaire venait se faire prescrire régulièrement du zolpidem "avec parfois des ordonnances de dépannage (le pharmacien m’a fait l’avance !) ou des ordonnances pour son père 'gravement malade et qui ne pouvait pas se déplacer'", relate-t-il dans une lettre ouverte à Agnès Buzyn, datée du 13 juillet dernier. Le généraliste, adhérent à la FMF, demande à la ministre de la Santé de "faire cesser cette mascarade qui consiste à demander aux médecins d’utiliser des ordonnances sécurisées, source de conflit permanent entre le prescripteur et le pharmacien, ce dernier estimant que l’ordonnance du médecin n’est jamais assez sécurisée (par quoi ?)". "Contre le nomadisme médical, estime le Dr Linka, les ordonnances en marbre gravées à la main et au burin n’ont aucun intérêt, la seule solution étant la consultation par le pharmacien de l’historique des prescriptions, celui-ci ayant le matériel et le personnel adéquat pour le faire sur le dossier pharmaceutique (DP)."
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