"Je souhaite réengager le plus rapidement possible des discussions" entre la Cnam et les syndicats représentatifs des médecins, a indiqué Aurélien Rousseau face aux Libéraux de santé, qui organisaient ce mardi une conférence intitulée "Repenser le pacte conventionnel pour garantir le pacte social de l’accès aux soins". "Si on réengage des discussions, cela veut dire qu’on voie un chemin pour sortir [de ces négociations]", a poursuivi le nouveau locataire de l’avenue de Ségur. "On peut y arriver."
Pour ouvrir de nouvelles négociations sous les meilleurs auspices, Aurélien Rousseau a insisté sur la nécessité de "tirer le bilan collectif de ce qui a marché ou moins bien marché dans l’exercice précédent". "Je le dis d’autant plus clairement devant vous que dans mes fonctions précédentes [en tant que directeur de cabinet de la Première ministre, NDLR], j’ai eu à valider la lettre de cadrage [écrite par François Braun et Agnès Firmin Le Bodo]. Je ne dis pas que c’était mal fait avant. J’étais partie prenante", a-t-il reconnu.
Alors que le règlement arbitral – en particulier la hausse de 1,50 euro du tarif de la consultation qui doit entrer en vigueur au 1er novembre – a été vécu comme une forme de mépris par les médecins libéraux, Aurélien Rousseau a tenté de rassurer. "Il est évident que la dynamique de discussions doit avoir pris suffisamment d’ampleur au 1er novembre pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté chez les médecins sur le fait que [le passage aux 26,50 euros] n’est qu’un passage et pas un point d’arrivée… Sinon les collectifs vont s’en donner à cœur joie", a-t-il déclaré.
"Une des conventions les plus compliquées de l’histoire"
La tâche ne s’avère pas simple pour autant. "On est sur une convention des plus compliquées de l’histoire des conventions" car "on doit gérer des choses contradictoires plus fortement que jamais", a estimé Aurélien Rousseau, soulignant les défis de taille qui se présentent : vieillissement de la population, démographie médicale en berne... "Cette convention est difficile. J’ai donc proposé qu’on simplifie les objectifs qu’on poursuit du côté de l’autorité politique", a-t-il annoncé. "Il faut qu’on soit les plus lisibles possibles", a-t-il ajouté.
A l’heure où de nombreux professionnels remettent en cause le système conventionnel, le ministre a dit croire profondément en cette voie pour parvenir à un accord. "Négocier, c’est faire chacun un pas. On n’atteint jamais tous nos objectifs simultanément", mais cela "ne veut pas dire renier ses convictions", a-t-il jugé, prononçant les termes "confiance" et "responsabilité". Le risque en cas de nouvel échec, serait que "le Parlement prenne les rênes, sans doute avec moins d’agilité ou de proximité avec ce qu’est la réalité" de la profession.
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