Tollé contre Sanofi qui veut avantager les États-Unis en cas de découverte d'un vaccin contre le Covid-19

14/05/2020 Par La rédaction
Santé publique

Alors que Sanofi a évoqué la possibilité de réserver la primeur d'un éventuel vaccin contre le Covid-19 aux Etats-Unis, l'idée provoque une série de réactions indignées et pousse à réagir Bruxelles comme le Gouvernement français.   "Le vaccin contre le Covid-19 doit être un bien d'utilité publique et son accès doit être équitable et universel", a déclaré ce jeudi 14 mai un porte-parole de la Commission européenne, Stefan de Keersmaecker, au lendemain de propos tenus par Sanofi. Pour le Premier ministre français, Edouard Philippe, "l'égal accès de tous au vaccin n'est pas négociable". Mercredi 13 mai, le groupe pharmaceutique avait, en effet, prévenu qu'il réserverait éventuellement aux Etats-Unis la primeur d'un éventuel vaccin contre le Covid-19. Et ce, parce que les autorités américaines ont investi dans son développement. Dans un entretien à l'agence Bloomberg, le directeur général de Sanofi, Paul Hudson, indique en effet que les Etats-Unis pourraient bénéficier d'une avance de plusieurs jours ou semaines. Ces déclarations ont suscité une vague de réactions dans le monde politique français. Le chef de file des socialistes, Olivier Faure, a dénoncé les "jeux du marché", évoquant le bien-fondé d'une nationalisation. De son côté, Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a appelé au "patriotisme économique", indiquant que Sanofi "n'est plus une entreprise française". 60% des actionnaires du groupe sont des investisseurs étrangers. Face à ces réactions indignées, la secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ont assuré avoir contacté Sanofi et obtenu la garantie qu'un vaccin serait accessible à tous. Depuis mercredi soir, le groupe martèle également qu'il n'y a aucune inquiétude à avoir quant au fait que certains pays seraient privés de ce traitement.

Le monde "ne sera pas démuni" si un laboratoire comme Sanofi trouve un vaccin, a approuvé le virologue Bruno Lina, membre du...

Conseil scientifique, regrettant toutefois de devoir systématiquement accéder à une "préférence nationale" aux Etats-Unis. En effet, Sanofi n'exclut toujours pas l'éventualité de distribuer d'abord un vaccin aux Etats-Unis et, seulement ensuite, dans les autres pays et l'Europe.   Responsabilités européennes Dans un entretien à BFMTV, Olivier Bogillot, directeur du groupe pour la France, a promis que "l'objectif, c'est que le vaccin soit disponible à la fois aux USA en France et en Europe de la même manière". Assurant toutefois que cela sera possible "si les Européens travaillent aussi rapidement que les Américains", a-t-il précisé. Le responsable a ainsi renvoyé les autorités européennes à leurs responsabilités, alors que les Etats-Unis ont déjà promis plusieurs centaines de millions d'euros et facilité les démarches réglementaires pour permettre les recherches. "Les Américains sont efficaces en cette période. Il faut que l'UE soit aussi efficace en nous aidant à mettre à disposition très vite ce vaccin", a insisté Olivier Bogillot.  Ce dernier a par ailleurs indiqué être en "pourparlers" avec les autorités européennes ainsi que des pays comme la France et l'Allemagne. Lors de son déplacement à Lyon ce jeudi, Olivier Véran a, à ce titre, expliqué travailler à une "alliance" avec d'autres états européens pour faciliter le développement d'un vaccin. Enfin, le responsable de Sanofi a confirmé qu'il tablait toujours sur un vaccin prêt d'ici à 18 à 24 mois. En temps normal, "développer un vaccin, ça prend dix ans", "on essaie d'accélérer toutes les phases". L'Agence européenne des médicaments a, elle, évoqué un possible vaccin d'ici un an, bien qu'il s'agisse du scénario le plus optimiste dans la course aux vaccins.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire
3 débatteurs en ligne3 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
15
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5