Le dernier rapport d’EPI-Phare (4 mai 2020) sur l’usage des médicaments de ville en période de Covid-19 révèle ainsi « un effondrement » des médicaments nécessitant l’intervention d’un professionnel de santé dont font partie les vaccins. Les délivrances de ces derniers ont baissé dès le début du confinement, pour ne pas remonter en semaines 15-16 (13 au 26 avril). Fin avril, la baisse atteignait -35% pour les vaccins penta/hexavalents des nourrissons, -67% pour les vaccins anti HPV, -43% pour le ROR, -71% pour les vaccins antitétaniques. Les auteurs de cette enquête estiment que le nombre de vaccins non réalisés sur l’ensemble des 5 semaines de confinement et à rattraper atteignait respectivement pour ces 4 produits 77 000 nourrissons pour les vaccins hexavalents des 3 à 18 mois, 59 000 pour les vaccins anti-HPV, 93 000 pour le ROR et 285 000 pour les vaccins antitétaniques destinés aux rappels des enfants, adolescents et adultes.
« Cette situation ne peut perdurer, s’alarme l’Académie nationale de médecine dans un communiqué daté du 28 avril 2020. Les nourrissons doivent impérativement être vaccinés dès le 2ème mois, afin d’acquérir le plus tôt possible une protection efficace contre des maladies fréquentes et graves à cet âge, en particulier la coqueluche et les infections bactériennes invasives (septicémies et méningites) à Haemophilus influenzae b, à méningocoque et à pneumocoque ». Le risque, en cas de retard est à la fois individuel, de contracter une maladie grave, mais aussi collectif, avec un risque de recrudescence épidémique, par diminution des couvertures vaccinales. Face à cette situation « inquiétante », l’Académie nationale de médecine recommande : − de reprendre le plus rapidement possible les consultations consacrées aux examens obligatoires avec vaccination des deux premières années de vie, en respectant les étapes prévues au calendrier vaccinal ; − de rattraper au plus tôt les retards de vaccination des nourrissons qui ont été accumulés ; − de ne jamais différer les rendez-vous de vaccination et d’organiser des plages de rendez-vous permettant de dissocier les consultations d’enfants malades et les examens systématiques pour vaccination ; − de rassurer les parents sur le fait que les mesures barrière et l’hygiène sont assurées dans les cabinets et les PMI : salle d’attente aménagée, admission d’un seul parent par enfant, surfaces désinfectées, port de masques et usage de solutions hydro-alcooliques ; − pour les enfants âgés de 5 ans et plus, de reporter les rendez-vous de vaccination à la fin du confinement, en maintenant les mêmes mesures barrière.
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