800.000 euros pour 350 tests positifs au Covid : le flop du dépistage massif au Havre

23/12/2020 Par Louise Claereboudt
Santé publique

L'Agence régionale de santé de Normandie a indiqué mardi que lors que l'opération de dépistage massif au Havre, 31.000 tests avaient été réalisés entre le 14 et le 19 décembre, ce qui correspond à 11% de la population.  C'est une opération dont on espérait bien plus. Organisé du 14 au 19 décembre, le dépistage massif de la population du Havre a permis d'identifier 350 cas positifs au Covid-19, a indiqué mardi 22 décembre l'Agence régionale de santé de Normandie. Une personne a bénéficié d'un accompagnement à l'hôtel et une vingtaine d'autres d'une aide à domicile. Selon l'ARS, le depistage massif a connu une montée en charge progressive avec 1.725 tests le premier jour et plus de 3.850 le dernier jour. Pour l'occasion, 20 sites éphémères de dépistage représentant 49% des tests avaient été mis en place : 18 ont procédé à des tests antigéniques, les deux autres ont eu recours aux tests PCR. Au total, ce sont près de 31.000 tests qui ont été réalisés sur cette courte période, ce qui correspond à environ 11% des habitants de la ville qui ont été testés. C'est "deux fois le rythme de l'opération de dépistage de Liverpool, et sept fois plus que le volume de tests réalisés en temps normal sur ce territoire. On peut considérer que c'est une réussite", s'est félicité le directeur général de l'ARS Normandie, qui a précisé que "l'opération a été préparée en très peu de temps".

Mardi matin, l'épidémiologiste Catherine Hill a estimé quant à elle que l'opération a été "un gaspillage de fric monumentale". "La population n'était pas préparée [...] Si on dépiste 20% de la population, c'est comme aller enlever les souris à un étage sur cinq dans un immeuble, ça ne sert à rien." Le directeur de l'ARS, Thomas Deroche, a expliqué que, "pour l'intérêt épidémiologique, on pourrait vouloir que 100% de la population soit testée, mais l'approche qui a été choisie vise à convaincre". Cette opération aura coûté pas moins de 800.000 euros, dont 500.000 en ressources humaines. Un coût "relativement raisonnable pour 30.000 tests", a estimé Thomas Deroche, directeur général de l'ARS Normandie. Ce dernier a par ailleurs tenu à alerter sur un "signe de recrudescence" de l'épidémie, le taux de positivité des tests lors de ce dépistage massif étant "assez important", de 1,13%. 92% des cas détectés étaient asymptomatiques. Pour les autorités de santé, qui n'envisagent pas pour l'heure de réitérer l'expérience de grande ampleur, l'opération "a permis d'ancrer l'habitude du test dans la population et parmi les professionnels de santé". [avec AFP]

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