Comment la France se prépare à une vaccination massive contre le Covid
Les premiers vaccins pourraient être distribués dès janvier au sein de l'Union européenne. La HAS devrait rendre un avis sur les populations prioritaires dans quelques semaines.
"Si les données sont solides, nous pourrons donner le feu vert au premier vaccin d'ici la fin de l'année et commencer la distribution à partir de janvier", a déclaré Guido Rasi, directeur de l'Agence européenne des médicaments (EMA), dans un entretien publié samedi dans le journal italien Il Sole 24 Ore.
L'EMA, qui table sur "6 ou 7" vaccins différents à disposition en 2021, a reçu vendredi "les premières données cliniques de Pfizer pour son vaccin", précise Guido Rasi. "Nous avons reçu d'AstraZeneca les données précliniques, celles des essais sur les animaux qui sont déjà en cours d'évaluation et enfin nous avons eu plusieurs discussions avec Moderna", énumère-t-il.
Il faudra alors déterminer les populations à vacciner en priorité, telles les personnes âgées ou les travailleurs de santé. En France, la HAS devrait rendre prochainement un avis sur la question.
Alors que 500 millions de doses sont nécessaires pour vacciner ne serait-ce que la moitié de la population européenne, la France aurait d'ores et déjà sécurisé l'approvisionnement de 90 millions de doses au premier semestre, révèlent Les Echos, qui rappellent que 1.5 milliard d'euros ont été provisionnés dans le PLFSS. Les préréservations ont été effectuées via l'UE auprès de sept fournisseurs.
"Nous nous préparons pour débuter le plus tôt possible une campagne vaccinale", "c'est un chantier monumental", a déclaré le ministre jeudi dernier. Il a précisé avoir déjà acheté "50 supercongélateurs", "qui seront reliés à des alarmes, entreposés dans des endroits sécurisés" afin de stocker les vaccins à -80 °C. D'après Les Echos, le Gouvernement a pour objectif de vacciner 35 millions de Français dès 2021. A titre de comparaison, 16 millions de personnes ont déjà été vaccinées contre la grippe cette année.
Reste à savoir comment mener cette campagne de vaccination massive à bien. Pour ne pas revivre l'échec de la campagne de vaccination contre le H1N1 (8.4% de personnes vaccinées), le Pr Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS, estime dans le quotidien économique qu'il faut impérativement impliquer les généralistes et ne pas organiser les vaccinations dans des lieux "déconnectés du soin", comme cela avait été fait en 2009.
Alors que seul un Français sur deux a indiqué dans un récent sondage Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo qu'il se ferait vacciner, la question de l'obligation vaccinale se pose. Le chef de file des verts, Yannick Jadot, s'est prononcé pour la vaccination obligatoire, tandis que la dirigeante du Rassemblement national Marine Le Pen a déclaré qu'elle était contre. Interviewé par France Bleu, le généraliste Claude Bronner, vice-président de la FMF, a plaidé pour la "conviction" plutôt que l'obligation qui peut crisper une partie de la population. "Si demain on a un vaccin qui marche bien, la plupart des gens seront d’accord pour se faire vacciner", estime-t-il.
[avec AFP, LesEchos.fr et FranceBleu.fr]
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