Covid : 9 cas symptomatiques sur 10 non détectés après le premier confinement en France
Selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature, neuf cas avec symptômes sur dix n'ont pas été détectés après le premier confinement national, au printemps dernier. Les auteurs déplorent une défaillance du système de surveillance. La capacité de dépistage "est restée insuffisante, même aux faibles niveaux de circulation virale atteints après ce confinement". Il était prévisible qu'elle "se détériore rapidement avec l'augmentation de l'activité épidémique", expliquent les auteurs d'une étude publiée dans la revue scientifique Nature. Les chercheurs de l'Inserm, de la Sorbonne Université, de l'Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé publique, qui n'ont pas inclus les infections asymptomatiques dans leur calcul, déplorent une défaillance du système de surveillance en France, due à une "sous détection des cas de Covid-19", menaçant de fait la lutte contre le virus. Sur la période étudiée, du 11 mai au 28 juin, Santé publique France a enregistré entre 250.000 et 280.000 tests réalisés chaque semaine en France. Et, selon les estimations des chercheurs, réalisées à l'aide de modèles mathématiques, près de 104.000 infections symptomatiques sont survenues au cours de la période d'étude, contre environ 14.000 cas officiellement enregistrés.
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont utilisé les données régionales des admissions à l'hôpital ainsi que d'études sérologiques et d'estimations à partir d'une base de données de suivi des symptômes autodéclarés. Seules 5 des 12 régions étudiées sont parvenues à dépasser un taux de détection médian de 50% à la fin juin, et moins d'un tiers (31%) des gens présentant des symptômes de type Covid ont consulté un médecin malgré les recommandations. Par ailleurs, selon Jeffrey Shaman, de l'Ecole de santé publique Mailman de l'Université de Columbia (New York), en incluant le taux des infections asymptomatiques, estimé par les chercheurs, "seule une infection au Sars-CoV-2 sur douze a été identifiée pendant la période de l'étude" de sept semaines post-confinement. Pour l'équipe de chercheurs, provenant notamment de l'Inserm, de la Sorbonne Université, et de l'Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique, si l'on veut "éviter une troisième vague" et endiguer l'épidémie, il est ainsi nécessaire d'améliorer les stratégies de contact-tracing et d'isolement. [avec AFP]
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