Vaccins, traitements chroniques, azithromycine : vos prescriptions durant le second confinement
EPI-Phare* réalise depuis le début du premier confinement le suivi de la consommation des médicaments sur ordonnance délivrés en ville en France pour l’ensemble de la population française, à partir des données du Système national des données de santé (SNDS). Le 5e rapport, publié mercredi 16 décembre, inclut les semaines 2 et 3 du confinement. S'il "n'y a pas de phénomène de stockage de médicaments pour les maladies chroniques comme lors du premier confinement", la comparaison avec l'année dernière révèle des bouleversements majeurs. En novembre, la consommation d'azithromycine reste ainsi très élevée par rapport à l'attendu (+30.1%), bien que la hausse soit inférieure à celle constatée en mars (+49%). De même pour l'hydroxychloroquine : +15.5% par rapport à novembre 2019 (+103.6% en mars 2020 par rapport à mars 2019). L'utilisation d'anxiolytiques (+7.6%) et d'hypnotiques (+6.7%) reste supérieure à l'attendu. La hausse avait été constatée entre les vagues épidémiques, lors du déconfinement.
La délivrance de DIU au progestatif (+23.8%) est également en "forte augmentation". Lors du premier confinement l’utilisation de DIU s’étaient effondrée (-37,9%) alors qu’il y avait eu un stockage de contraceptifs oraux (+33,2%)", note l'étude. Les consommations d’anti-inflammatoires et d’antibiotiques sont restées extrêmement basses depuis le mois de mars avec un maintien à un niveau bas lors du deuxième confinement : ibuprofène (-39,2%), corticothérapie orale (-31,7%), AINS (-23,4%), antibactériens (-17,4%). La chute de la consommation des produits nécessaires pour les examens, observée lors du premier confinement avec les déprogrammations, est bien moins forte en novembre, bien que notable : -5,9% pour les produits de contraste pour IRM, -8,6% pour les produits iodés pour scanner et -1,6% pour les préparations coloscopie. Mais le point le plus marquant reste l'effondrement durable de la vaccination. La vaccination reste très en deçà de l’attendu lors du deuxième confinement : vaccins anti-HPV (-35,6%), vaccins antitétaniques (-14,6%), vaccins penta/hexavalents pour nourrissons (-14,2%). Depuis le début de l'épidémie, la vaccination accuse ainsi "un fort déficit" : vaccins penta/hexavalents pour nourrissons (-70000 doses), vaccins anti-HPV (-230000 doses), vaccin ROR (-150000 doses), vaccin antitétanique (-720000 doses). "Le retard ne sera pas comblé en 2020 et se reportera en 2021", souligne la Cnam.
*Groupement d’intérêt scientifique constitué par l'ANSM et la Cnam.
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