Des cyberpirates ont manipulé des documents de l’EMA sur les vaccins anti-Covid
Interpol avait prévenu : les vaccins susciteront la convoitise des pirates du monde entier. Cette nouvelle annonce de l’Agence européenne du médicament (EMA) ne contredira pas l’organisation internationale de police criminelle. Après avoir été victime d’une cyberattaque, en décembre dernier, permettant aux auteurs d’accéder à des documents liés aux vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, l’EMA a de nouveau été la cible de pirates. “Certains documents relatifs aux traitements et vaccins anti-Covid-19 auxquels on a accédé illégalement ont fait l'objet de fuites sur internet”, a indiqué l’Agence dans un communiqué publié vendredi 15 janvier. Selon les investigations en cours, parmi les documents piratés se trouvent notamment des mails confidentiels datant de novembre 2020 et destinés à un usage interne sur le “processus d'évaluation des vaccins” contre le Covid-19.
L’EMA précise dans son communiqué qu’une partie de ces courriels ont été manipulés par les hackeurs avant d’être publiés sur Internet dans le but d’ébranler la confiance de la population dans les vaccins. Des pressions de la Commission européenne ? Selon plusieurs médias européens, dont Le Monde, certains de ces documents piratés feraient état de fortes pressions de la part de la Commission européenne pour que l’Agence européenne du médicament approuve le plus tôt possible les vaccins. Le 19 novembre, par exemple, “un haut responsable de l’EMA évoque une conférence téléphonique avec la Commission européenne qui se serait tenue dans ‘une atmosphère plutôt tendue, parfois même un peu désagréable, qui donne une idée de ce à quoi l’EMA peut s’attendre si les attentes ne sont pas satisfaites, que ces attentes soient réalistes ou non’”. L’EMA formulait pourtant trois “objections” vis-à-vis du vaccin Pfizer-BioNTech en novembre dernier : “certains sites de fabrication n’avaient pas encore été inspectés ; il manquait encore des données sur les lots de vaccins commerciaux ; mais, surtout, les données disponibles révélaient des différences qualitatives entre les lots commerciaux et ceux qui avaient servi durant les essais cliniques”, rapporte Le Monde. De son côté, l’EMA, qui a assuré au quotidien que le problème de qualité avait été réglé par la suite, a affirmé être “en dialogue constant” avec la Commission européenne. “Malgré l’urgence, il y a toujours eu un consensus dans toute l’UE pour ne pas compromettre les normes de haute qualité et pour fonder toute recommandation sur la force des preuves scientifiques, sur la sécurité, la qualité et l’efficacité d’un vaccin, et rien d’autre”, a-t-elle affirmé. Une source non identifiée citée par la télévision publique néerlandaise NOS affirme qu’un service de renseignement étranger se trouve derrière ce piratage. Une information reprise par plusieurs médias allemands. [avec AFP et Le Monde]
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