Contre les accusations de Roselyne Bachelot, qu'il a attaqué en diffamation, la défense du numéro 1 mondial a produit vendredi dernier, des documents médicaux qui ont contribué à semer le doute entre se soigner et se doper, relate Libération.
Vendredi 13 octobre, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, dans le cadre du procès en diffamation que le numéro 1 mondial intente à Roselyne Bachelot (tous deux absents de l'audience), un pan de son dossier médical a été dévoilé. L’ancienne ministre de la Santé désormais chroniqueuse, avait déclaré le 8 mars 2016 dans un talk-show sur la chaîne D8 (actuel C8) :"On sait à peu près que la fameuse blessure de Rafael Nadal qui a entraîné sept mois d’arrêt de compétition [en 2012] est très certainement due à un contrôle positif […] Quand tu vois un joueur de tennis qui s’arrête pendant des mois, c’est qu’il a été contrôlé positif." Pour faire valoir sa probité, Nadal a produit trois attestations médicales datées du 12 avril 2016 (après les propos tenus par Roselyne Bachelot) revenant sur l'arrêt de la saison 2012, en juillet, pour cause de blessure au genou Qui "confirment l’état de surmédicalisation du sport et rappellent l’ambiguïté de la frontière entre le médicament destiné à guérir et celui qui dope", estime le journal. Pendant l’année 2012, le champion espagnol a suivi un traitement de choc pour soigner sa tendinite au genou gauche : une "infiltration de plasma riche en facteur de croissance", qui consiste à prélever dans son sang, du plasma et en extraire les facteurs de croissance qui sont ensuite injectés dans les tissus blessés. Cette technique, réputée pour accélérer la guérison, n’est pas interdite par l’Agence mondiale antidopage (AMA) mais elle recommande toutefois de limiter son usage aux cas de blessure : l’infiltration de plasma ne doit pas servir à améliorer les performances. Nadal avait déjà révélé avoir employé cette méthode controversée, ainsi que l’injection toute aussi discutée de cellules souches dans sa colonne vertébrale pour apaiser des douleurs au dos. Soit une dizaine d'injections au total, depuis décembre 2011 et jusqu'en mars 2013. En 2012, Nadal a remporté 42 des 48 matchs qu’il a disputés note Libération. Ces nouveaux documents médicaux apportent par ailleurs un début de justification à la fuite sur Internet des autorisations à usage thérapeutiques (AUT) de Nadal en septembre 2016 après le piratage des données de l’AMA, faisant apparaître une utilisation, en 2009, de bétaméthasone, un glucocorticoïde considéré comme un anti-inflammatoire mais également, en 2012, à de la corticotrophine, une hormone sécrétée par l’hypophyse. Les médecins espagnols rappellent qu’ils ont sollicité une AUT à partir de juillet 2012, sans mentionner la substance ou méthode utilisée, afin de soigner la blessure au genou qui tardait à se résorber. Le tennisman de 31 ans, qui réclame à l’ancienne ministre de la Santé et des Sports 100 000 euros de dommages et intérêts et 35 000 euros de frais de justice, était en Chine ce vendredi, où il s’est qualifié pour les demi-finales du tournoi de Shanghai. [Avec Libération.fr]
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