"Je suis médecin et je ne tue pas" : des milliers d'opposants à l'IVG défilent à Paris
Entre 7400 (police) et 50 000 (organisateurs) personnes ont défilé dimanche après-midi à Paris en opposition à l'avortement et pour la liberté de conscience des médecins. Dans le cortège de cette 13e "Marche pour la vie", figuraient plusieurs professionnels de santé.
Près de 218 000 avortements ont été pratiqués en France en 2017, un chiffre stable depuis 2001. La France est "le seul pays d'Europe" où ce nombre "ne diminue pas", ont dénoncé dimanche à Paris les participants de cette 13e "Marche pour la vie". Pour la deuxième année consécutive, la manifestation accueillait une délégation de professionnels de santé, à l'initiative notamment de l'association "Nos mains ne tueront pas". Au dos d'une des blouses blanches présentes, figuraient les mots "J'ai été embryon, je suis médecin et je ne tue pas". Venue en famille, avec son mari et ses trois enfants, Valérie de Beauregard "trouve incroyable" que l'objection de conscience des médecins puisse être remise en cause, bien que le Gouvernement ait assuré qu'il n'en était pas question après les propos polémiques du président du Syngof. "La liberté de l'homme, c'est la conscience", souligne-t-elle. Elle veut aussi défendre, en s'opposant à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes, "le droit à la filiation, qui est inaliénable".
"Liberté de conscience pour tous les médecins", "IVG, ça suffit" ou "Macron, touche pas aux embryons", scandaient les manifestants, qui portaient pour la plupart des foulards bleus. Selon son délégué général Nicolas Sévillia, la marche de dimanche est "l'acte premier de la mobilisation citoyenne contre la révision de la loi bioéthique". La PMA pour toutes, "c'est l'arbre qui cache la forêt", des choses "beaucoup plus graves" figurent dans le projet de révision, a abondé Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune. Pour lui, le Gouvernement envisage "le traitement des gamètes" et "l'utilisation de l'embryon dans la recherche". Au nombre des participants, figuraient la mère de Vincent Lambert, Christine Boutin et Jean-Frédéric Poisson, du Parti chrétien-démocrate, ainsi qu'un sénateur argentin, Mario Fiad, venu "soutenir" la marche. Le Sénat argentin a voté en août contre l'avortement, après des débats marqués selon lui par de "très fortes pressions" venant d'organisations internationales. Revendiquant un "combat (qui) n'est ni de droite ni de gauche", "pas confessionnel" non plus, la marche a reçu le soutien du pape François et d'une vingtaine d'évêques en France, selon ses organisateurs. [avec AFP]
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