Ils n'en peuvent plus de ne pas être considérés. Alors que la crise du Covid fait rage en Espagne, les médecins, épuisés, ont décidé d'entamer une grève. Ils exigent un meilleur traitement de la part des administrations.
À Madrid, ils étaient plusieurs dizaines à s'être réunis en face du Parlement pour se faire entendre. S'ils n'étaient pas très nombreux, c'est parce que les autorités ont limité le nombre des manifestants et établi un service minimum : 80% à 100% du personnel doit rester à son poste. Mais selon la Confédération nationale des syndicats de médecins (CESM), environ 85 % des 267.000 médecins espagnols ont participé à cette grève, la plupart de façon symbolique en assurant tout de même leur service.
D'autant que les médecins espagnols n'ont plus l'habitude de faire grève. "Ce qui a déclenché cette grève inédite depuis 25 ans, explique Juan Fidalgo, anesthésiste à l’hôpital clinique San Carlos, c'est le décret qui établit que l'on peut destiner un médecin à n'importe quel poste, indépendamment de ses capacités." Le décret permet, par exemple, d’envoyer un ophtalmologue ou un gynécologue dans les unités dites "Covid", mais aussi d’embaucher exceptionnellement des praticiens non européens, sans que leurs formations ne soient homologuées.
L'Espagne, qui est en pénurie médicale, fait face un départ massif de praticiens vers l'étranger. "Tous ceux qui partent le font car ils ont des conditions bien plus attractives dans le reste de l'Europe, estime Patricia, médecin à l’hôpital madrilène Severo Ochoa. Des conditions économiques bien-sûr. Mais nous, nous demandons surtout des conditions de travail qui permettent de faire notre travail avec une certaine qualité", justifie-t-elle. "Il y a dans ce pays une précarité telle, qu'elle va finir par avoir des répercussions sur les patients."
Dans ce contexte, le Gouvernement espagnol a annoncé mardi que le budget destiné à la santé publique serait augmenté de 151%, avec une dotation d’environ 3 milliards d’euros supplémentaires, dont 2,4 milliards proviendront du plan de relance européen et seront destinés à l’achat de vaccins et au renforcement du réseau public de médecins généralistes.
[Avec 20minutes.fr et francetvinfo.fr]
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