Un groupe de 196 médecins cubains est rentré jeudi à La Havane après trois ans de services au Brésil, et 6000 autres devraient en faire de même d'ici Noël. Cuba a pris la décision de ne plus participer à ce programme d'aide humanitaire en réponse aux critiques du nouveau président d'extrême droite, Jair Bolsonaro.
Les médecins sont arrivés "heureux d'avoir rempli pleinement leur mission", mais aussi "inquiets pour ce qui attend ce peuple (brésilien) avec le nouveau président élu", a rapporté l'Agence cubaine d'informations (ACN, officielle). Cuba a décidé mercredi de retirer les milliers de médecins qu'il envoie au Brésil depuis cinq ans, après des critiques du président élu Jair Bolsonaro sur ce programme humanitaire qui est par ailleurs une grande source de revenus pour l'île. Ce retrait "sera soutenu par nos médecins, car les principes et la dignité ne sont pas négociables", a déclaré la vice-ministre cubaine de la Santé, Regla Angulo, venue accueillir les médecins à l'aéroport. Selon le ministère cubain de la Santé, depuis août 2013, près de 20 000 médecins cubains ont soigné plus de 113 millions de patients au Brésil. A plusieurs occasions pendant sa campagne électorale, le candidat d'extrême droite à la présidentielle brésilienne Jair Bolsonaro avait menacé de suspendre ce programme et d'engager directement les médecins souhaitant rester au Brésil, jusqu'à présent rémunérés via le gouvernement cubain qui garde une grande partie du salaire versé. Interrogée par l'AFP, une source diplomatique brésilienne a précisé que le retrait s'effectuerait entre le 24 novembre et le 24 décembre, et a estimé que 6 000 des 8 000 médecins actuellement sur place rentreraient. L'envoi par Cuba de médecins à l'étranger est une tradition de longue date, mais aussi sa principale source de revenus (évaluée à autour de 11 milliards de dollars par an), devant le tourisme et les envois d'argent par les Cubains émigrés à leurs familles. Des médecins et autres employés du système de santé cubains sont présents dans 67 pays, une "diplomatie en blouses blanches", comme le disait Fidel Castro, qui avait lancé ce programme dès les premières années ayant suivi la révolution de 1959. [Avec l'AFP]
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