Séisme en Turquie et Syrie : l’aide médicale s’organise

07/02/2023 Par Louise Claereboudt
International
Plus de 5000 personnes ont perdu la vie en Turquie et en Syrie après un séisme de magnitude 7,8 survenu ce lundi 6 février dans la matinée et ses centaines de répliques.
 

C’est une course contre la montre qui est lancée depuis hier matin dans le sud de la Turquie et en Syrie voisine, deux pays touchés par un violent séisme de magnitude 7,8, suivi de pas moins de 185 répliques. Objectif : secourir les rescapés qui peuvent être coincés sous les décombres. A cette heure (mardi 7 février 14h), selon des sources officielles et médicales, plus de 5000 victimes ont déjà été dénombrées : au moins 3 419 personnes dans le sud-est de la Turquie et 1 602 dans le nord de la Syrie. Sans oublier les milliers de blessés et de sans-abri. Mais ce bilan provisoire pourrait considérablement s’alourdir… "Les répliques, les conditions hivernales extrêmes [la neige notamment, NDLR], les dégâts sur les routes, au niveau des alimentations électriques, des communications et d'autres infrastructures continuent d'entraver l'accès et les efforts de recherche et de sauvetage" qui se déroulent en même temps que les opérations visant à soigner les dizaines de milliers de blessés, a déclaré ce mardi matin le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, lors d’une réunion du Conseil exécutif. "Chaque minute, chaque heure qui passe, les chances de retrouver des survivants vivants diminuent", a déclaré le Dr Tedros, alors des milliers de bâtiments (habitations mais aussi hôpitaux) se sont effondrés.

Selon l’OMS, 23 millions de personnes pourraient être touchées par ces séismes, "dont environ 5 millions de personnes vulnérables". L’agence onusienne a d’ores et déjà fourni une aide d’urgence : "trois vols charters" ont été envoyés dans les deux pays, avec à leur bord des fournitures, du matériel chirurgical, etc. depuis la plateforme logistique humanitaire de Dubaï. Le réseau d’équipes médicales d’urgence a également été activé afin de soigner les blessés. "L'OMS connaît la forte capacité de réponse de la Turquie et considère que les principaux besoins non satisfaits pourraient se situer en Syrie dans l'immédiat et à moyen terme", a précisé une responsable de l’OMS, Adelheid Marschang. Ce pays est déjà particulièrement fragilisé avec la guerre. "L'acheminement de l'aide par la frontière vers le nord-ouest de la Syrie risque d'être ou est déjà perturbé en raison des dégâts causés par le tremblement de terre. Cela constitue déjà une énorme crise." Une cartographie des dommages est en cours, a précisé le directeur général de l’OMS. Elle permettra de "comprendre où nous devons concentrer notre attention". Quoi qu’il en soit, le Dr Tedros a promis d’aider les deux pays touchés dans le temps. "Nous travaillerons en étroite collaboration avec tous les partenaires pour soutenir les autorités turques et syriennes, dans les heures et les jours critiques à venir, et dans les mois et les années à venir" jusqu’à ce que les deux pays se reconstruisent. Sur Twitter, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a annoncé avoir déclaré l’état d’urgence pour 3 mois dans 10 provinces sinistrées. Une période de deuil national a également été décrétée pour 7 jours.   Solidarité française Juste après le premier séisme, le Président de la République française a déclaré sur Twitter que "la France se tient prête à apporter une aide d'urgence aux populations sur place", adressant ses pensées aux familles de défunts. Le Gouvernement a dans la foulée annoncé l’envoi de 136 secouristes sauveteurs (sapeurs-sauveteurs, sapeurs-pompiers, et des chiens spécialisés dans les recherches), dans un communiqué.

Les ONG et associations sont elles aussi mobilisées. Alliance Urgences – dont sont membres Action contre la faim, Care, Handicap international, Médecins du monde et Solidarités international – a lancé un appel d’urgence pour venir en aide aux populations. Ses membres prodiguent, entre autres, sur place des soins de santé primaire, des premiers secours psychologiques, ou de la réadaptation d’urgence, en coordination avec les autorités locales, explique l’Alliance dans un communiqué. Nos confrères de franceinfo ont répertorié les différentes ONG à l’œuvre et les modalités de don. Chez les médecins également, la volonté de venir en aide se faire sentir. Sur les réseaux sociaux, certains tentent de mobiliser des volontaires pour se rendre sur place pour aider les professionnels de santé locaux, surchargés. "Si vous êtes soignants avec expérience ou qualification en médecine d'urgence, et que vous êtes dispos pour partir sous 48h pour 10/12j environ, me contacter en MP", écrit par exemple l’internaute DocPepper sur Twitter.

 

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