Stress post-traumatique et anxiété : près de la moitié des personnels des maisons de retraite italiennes touchés

30/09/2020 Par Louise Claereboudt
International
Au front depuis le début de l’épidémie de Covid, près de la moitié des personnels en Ehpad ont souffert de stress post traumatique et de syndromes d’anxiété, notamment à cause des conditions de travail difficiles, révèle une étude italienne publiée mercredi.
 

Publiée dans la revue Royal Society Open Science, cette étude menée dans le nord de l’Italie montre que la proportion de troubles d’anxiété (modérés ou sévères) et/ou de symptômes de stress post-traumatique (modérés ou sévères) a atteint 43% parmi les personnels de maisons de retraite, avec, précisent les auteurs, une prédominance du SSPT. Dans 33 établissements du nord du pays -une zone particulièrement touchée par l’épidémie de Covid-, plus d’un millier de salariés ou soignants de maisons de retraite ont été soumis à des questionnaires de dépistage. "Vue la gravité de la situation, nous nous attendions à une prévalence raisonnablement forte, mais pas à ce point", a expliqué l’une des auteures.

  Manque de personnel, de médicaments, de protections... Selon l’étude, ce niveau d’anxiété et de stress peut s’expliquer par la peur de contracter la maladie, mais aussi par la proximité avec les résidents particulièrement à risque, pouvant causer une charge émotionnelle plus importante. Par ailleurs, les personnels ont témoigné de difficultés liées aux restrictions sanitaires. Ces derniers ont, en effet, dû gérer les relations avec les familles privées de leur droit de visite, mais aussi les restrictions des activités dans les structures. Enfin, et sans surprise, “les personnels de ces établissements ont déploré des lacunes dans les informations sur les procédures pour contenir la propagation du virus, un manque de médicaments et de matériel de protection, un manque de personnel et des difficultés à transférer les patients atteints du Covid-19 dans les hôpitaux, ou à les isoler au sein de l’établissement”, note l’étude. Déplorant que ces personnels demeurent “une population largement ignorée”, et ce malgré leur rôle indispensable lors de cette crise sanitaire, les auteurs estiment que la pandémie “a fait peser un fardeau particulièrement soudain et lourd” sur eux. Les auteurs réclament de fait une “évaluation urgente et approfondie de l’état psychologique" de tous les personnels de maisons de retraite.     [avec AFP]

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