Au moins 180 euros d'augmentation pour les infirmières, aides-soignantes et personnels non médicaux des hôpitaux et Ehpad publics
Dans le cadre du Ségur de la santé, le Gouvernement a soumis aux syndicats un projet d'accord instaurant une hausse de salaire "socle" en deux temps ainsi qu'une hausse des primes pour les dimanches et jours fériés et des embauches. Les négociations concernant les médecins et les carabins, en revanche, sont au point mort. A l'issue d'une ultime séance de négociations de 9 heures, le Gouvernement a proposé ce jeudi aux partenaires sociaux un projet d'accord à 180 euros net mensuels au moins pour les paramédicaux et autre personnels non médicaux (brancardiens, techniciens, ASH, etc), d'après des sources concordantes. Cette hausse de salaire dite "socle" interviendrait en deux temps : une première revalorisation de 90 euros net en septembre et une seconde, de 90 euros net également, qui entrera en vigueur en mars 2021. La version définitive du protocole d'accord doit être envoyée jeudi aux syndicats. Elle prévoit également une refonte des grilles de salaires pour certains métiers soignants et médico-techniques. 15 000 embauches Elle comprend comme prévu un volet sur l'emploi, avec 15.000 embauches dans les établissements publics, dont la moitié correspondent à des créations de postes et l'autre moitié à des recrutements de personnels sur des postes qui n'étaient jusque-là pas pourvus.
Le projet d'accord, qui prévoit par ailleurs une hausse future de certaines primes, notamment pour les dimanches et jours fériés, s'inscrit dans une enveloppe globale de 7,5 milliards d'euros. "Bien sûr, ce protocole n'est pas parfait. Mais on a été au bout de ce qu'on pouvait faire. Et 7,5 milliards d'euros, ce n'est pas une petite somme: on ne repart pas avec quelques centaines de millions d'euros", a souligné Didier Birig, secrétaire général de FO-Santé. "Même si ce n'est pas suffisant pour rattraper le retard accumulé depuis des décennies, ça a le mérite d'exister", a confirmé son homologue de la CFDT-Santé, Eve Rescanières. Pour sa part, Jean-Claude Stutz, secrétaire national de l'Unsa-Santé, a regretté que la mesure "socle" ne concerne pas les établissements sociaux (aide à l'enfance, handicap, centres d'hébergement...). Une hausse de salaire prévue également dans le privé Patrick Bourdillon, secrétaire fédéral de la CGT-Santé, a quant à lui déploré qu'une partie de l'enveloppe, de l'ordre de 1,6 milliard d'euros, soit destinée aux établissements privés, qu'ils soient associatifs ou à but lucratif. Cela pourrait financer une hausse de rémunération de l'ordre de 160 à 170 euros net pour leurs salariés. Des négociations devront toutefois être menées dans les branches concernées pour en fixer les modalités. Les syndicats, qui réclamaient initialement une hausse mensuelle de 300 euros net pour l'ensemble des personnels du secteur public, doivent se prononcer d'ici lundi sur cet accord.
Pour les médecins hospitaliers, qui font l'objet de négociations séparées, aucun projet d'accord n'a en effet été présenté à ce stade, faute d'avancée sur l'enveloppe promise par le Gouvernement. La semaine dernière, Olivier Véran avait mis 600 millions d'euros sur la table pour leurs rémunérations, dont 400 millions pour les médecins et 200 pour les internes et étudiants. Les syndicats espéraient une rallonge pour financer de nouveaux échelons en fin de carrière et une hausse des indemnités de gardes et astreintes, ce qu'ils n'ont pas obtenu à ce stade. Aucune nouvelle réunion de négociation n'est pour l'instant programmée.
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